Formation et emploi : Le pari double de Sonatrach à Ouargla

Formation et emploi : Le pari double de Sonatrach à Ouargla

Écrit par NAZIM BRAHIMI

En lançant, à Ouargla, la première promotion de formation en soudage de pipelines au centre de formation, la compagnie Sonatrach s’attaque à une équation double dans laquelle se pose la question de la formation de la main-d’œuvre et de l’emploi.

La finalité combine visiblement le souci de disposer de main-d’œuvre qualifiée pour les besoins du groupe public et l’impératif de création d’emplois. Ce qui est de nature à répondre aux doléances des jeunes de la région qui ne cessent de réclamer des débouchés professionnels. Cette question s’est posée, en effet, avec acuité ces derniers temps avec la multiplication des manifestations de rue, notamment des jeunes du Sud qui s’estiment lésés, voire victimes d’une marginalisation dans les opérations de recrutement, jusqu’à remettre en cause l’apport et le fonctionnement des dispositifs publics de l’emploi.

Le groupe Sonatrach vient ainsi mettre à disposition une infrastructure pédagogique, équipée de moyens adéquats pour le bon déroulement de la formation de cette première promotion, d’une durée de six mois. Le centre de formation en question est rattaché à l’Institut algérien du pétrole (IAP), outil de formation du groupe Sonatrach. Il s’agit de garantir le bon déroulement et le suivi pédagogique du programme de formation, assurée par les cadres de la compagnie nationale des hydrocarbures. Cette formation spécialisée, sanctionnée par une attestation, va sans doute faciliter l’intégration des jeunes dans la vie professionnelle et combler les besoins du secteur des hydrocarbures en la matière.

Le P-dg de la firme nationale, M. Ould Kaddour, a mis en exergue la nécessité de développer les formations dans les métiers liés aux hydrocarbures telle la soudure. «Pourquoi ramener des Chinois ou des Philippins pour faire la soudure des pipelines ? Vous croyez que les Algériens ne peuvent pas le faire ? Il faut qu’on ait des spécialités et qu’on développe notre savoir-faire», a-t-il déclaré à l’occasion du lancement de cette première promotion. Il a indiqué, par la même occasion, que les stagiaires de cette première promotion «auront un contrat de travail une fois la formation terminée», ce qui accélérera leur intégration dans le monde du travail.

«La décision a été prise pour le recrutement direct des stagiaires promus du centre de formation relevant du groupe Sonatrach de Ouargla, en plus du recrutement des anciens stagiaires de cet établissement, actuellement sans emploi», a-t-il affirmé. «L’Algérie a besoin de ce type de formation spécialisée», a-t-il indiqué, mettant en évidence la prise en charge totale des stagiaires tout au long de leur formation.

Dans leur mouvement de protestation, notamment ceux organisés le 15 septembre et le 3 novembre derniers, les citoyens de la wilaya de Ouargla, particulièrement les jeunes, avaient exigé l’application de la circulaire du Premier ministre, datant de 2013, donnant la priorité aux jeunes de Ouargla lors des recrutements dans les compagnies pétrolières et leurs sous-traitants au Sud.