Les recrutements sont destinés à pourvoir des postes dans les nouveaux établissements scolaires
«Près de 4000 adjoints de l’éducation vont renforcer le secteur en décembre prochain.»
La ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, semble vouloir faire bouger son secteur. Sa volonté et son engagement à améliorer les conditions de l’Ecole algérienne en témoignent. Hier, lors du Forum d’El Moudjahid, la ministre a levé le voile sur plusieurs problèmes, solutions et projets du secteur. La responsable de l’éducation a annoncé qu’un concours pour le recrutement de nouveaux enseignants à des postes permanents sera organisé en mars 2015 et que près de 4000 adjoints de l’éducation vont renforcer le secteur en décembre prochain.
Mme Benghebrit a expliqué que les recrutements qui se feront sur la base du concours du mois de mars 2015, sont destinés à pourvoir les postes dans les nouveaux établissements scolaires ou les postes issus des départs anticipés. Elle a fait savoir, dans ce contexte, que «la majorité des départs dans le secteur sont dus à la retraite anticipée, précisant que 67% du corps enseignant a moins de 45 ans».

Dans le même ordre d’idées, elle a rappelé que «les enseignants qui souhaiteraient partir en retraite anticipée ne devraient pas attendre la rentrée scolaire pour formuler leur demande. Ils devraient s’y prendre plutôt», ajoutant que son département s’est retrouvé à l’occasion de la rentrée scolaire 2014/2015, avec un grand nombre de contractuels, en raison, de ces départs impromptus.
Par ailleurs, elle a parlé de l’éventualité de recrutement des vacataires, précisant que le concours est ouvert à cette catégorie. «Tous les enseignements sont couverts aujourd’hui, même par des contractuels. S’il existe des écoles sans enseignants, cela veut dire que les directions de l’éducation n’ont pas joué leur rôle» a-t-elle soutenu dans ce sens en mettant l’accent sur l’importance des formations. «La formation des personnels doit permettre à chacun de remplir ses missions et d’exercer son métier dans les meilleures conditions mais également de développer ses compétences», a-t-elle dit.
Quant aux protestations qui troublent son secteur, la ministre a expliqué que les perturbations enregistrées sont le corollaire d’une crise de croissance qui exige l’adaptation dudit secteur. «Une crise de croissance générée par un renouvellement et une augmentation des personnels de l’éducation en grande partie, et qui est régulièrement exprimée sous forme de protestation», estime-t-elle en ajoutant que le fait que la population soit de plus en plus exigeante en matière d’éducation, est un bon signe en soi puisqu’il est révélateur du niveau de développement déjà atteint.
Entre autres, la même responsable a regretté que son secteur ne soit visible qu’à travers des problèmes.«Il est regrettable de constater qu’aujourd’hui le secteur n’est visible que par la surcharge des classes, le manque de cantines, de transport scolaire, les arrêts de travail et les grèves», en ajoutant que beaucoup d’efforts sont déployés et d’immenses moyens sont mis à disposition par l’Etat algérien pour prendre en charge la scolarité des enfants et améliorer les conditions dans lesquelles ils poursuivent leurs études. Abordant le sujet des établissements privés, elle a déclaré que son département envisage de revoir le cahier des charges pour les écoles privées, en y introduisant l’obligation de réussite.
Dans ce sens, la ministre a souligné qu’elle partageait entièrement la doléance de certains directeurs d’établissements scolaires et intervenants dans le secteur de l’éducation en ce qui concerne la révision du contenu du cahier des charges auquel sont soumises les écoles privées. «L’obligation de réussite doit être inscrite dans ce cahier des charges», précise-t-elle en ajoutant que l’investissement dans le secteur de l’éducation relève de l’utilité publique et que cela induit une évaluation, un contrôle et un suivi. Elle a expliqué qu’une opération de suivi très rigoureux sera menée par les inspecteurs du ministère de l’Education, lesquels seront touchés par une vaste opération de formation. En outre, elle observe que son secteur s’ inscrit dans une démarche responsable. «Notre programme d’actions, affirme-t-elle, répond au souci d’une continuité de la mise en oeuvre de la réforme de l’école.»