Le rôle des agents de la Protection civile ne se limite plus à la lutte contre les incendies. En effet, ces hommes sont en première ligne dans les catastrophes naturelles, inondations, séismes et autres, pour porter secours aux populations. Ils ont montré leur savoir-faire à maintes reprises en Algérie, comme ce fut le cas à Bab-El-Oued lors des inondations de 2001 ou à Boumerdès lors du séisme de 2003 qui a frappé la région. Cependant, l’organisation des secours et la prise en charge de nombreuses victimes, requiert le plus souvent l’intervention de médecins formés spécialement à la médecine d’urgence. C’est dans ce cadre que la direction générale de la Protection civile organise un cours de formation sur la médecine de catastrophe à l’Unité nationale d’instruction et d’intervention à Alger.
Ce stage animé par des cadres et officiers de la direction générale de la Protection civile ainsi que par un expert suisse de l’OIPC, il se tient jusqu’au 25 mai et est organisé en collaboration avec l’Organisation internationale de la Protection Civile (OIPC) au profit d’une quinzaine de délégués algériens et étrangers. Le cursus de la formation porte essentiellement sur la médecine de catastrophe sur les plans théorique et pratique.
« Les cours théoriques seront sanctionnés par un exercice pratique afin de mettre en évidence les connaissances acquises lors de cette formation, a indiqué le commandant Ali Gharbi, chef du bureau de la sous- direction de la formation à la DGPC, qui estime que les médecins formés doivent savoir comment intervenir et comment se comporter et prendre en charge les retombées de la catastrophe (incendie, inondation, accident de la route, explosion, séisme…). Le commandant Gharbi a indiqué que l’expérience algérienne dans le domaine de la médecine de catastrophe, qui est devenue un nouveau mode d’approche des urgences collectives, « est largement sollicitée ». Ce dernier a souligné que son institution a commencé ces derniers temps à développer ses capacités en se focalisant sur la formation de cadres dans différentes spécialités, notamment la radioprotection, l’intervention en situation de séisme, la recherche des égarés et la médecine de catastrophe.
Il a affirmé, dans ce cadre, que l’Algérie « est sur le point de créer des cellules d’intervention en cas d’accidents radiologiques ou chimiques ». La médecine de catastrophe est la forme d’exercice de la médecine la plus appropriée pour répondre d’une façon cohérente et adaptée à la situation de destruction que subit un groupe social après un événement catastrophe, a-t-il précisé. Pour Touhami Fetouhi, médecin de la Protection civile du Maroc, et bénéficiaire de cette formation, ce genre d’initiative permettra un échange d’expériences et deconnaissances. « Il y aura beaucoup d’enseignements à tirer de cette formation et notamment de l’expérience algérienne dans l’organisation des secours en situation de catastrophe », dira-t-il. Il s’agit pour ce médecin, de savoir comment gérer, soudainement, une catastrophe avec son lot de victimes. Pour sa part, le Dr Sadli Youcef, médecin-lieutenant à l’UNII, estime que ce stage de 5 jours, lui permettra d’acquérir les éléments nécessaires pour avoir des réflexes, car avec la médecine, il y a tout le temps de nouvelles choses à apprendre », estime-t-il.
Salima Ettouahria