Forêt «Il y a une destruction préméditée»

Forêt «Il y a une destruction préméditée»
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Plus de 21 000 hectares de forêt, broussailles, et autres arbres fruitiers ont été brûlés depuis juin dernier. 25 000 foyers d’incendies ont été ainsi recensés pour la même période. Au-delà de ces chiffres c’est l’affirmation d’un expert qui retient l’attention : «La plupart de ces incendies sont d’origine criminelle.»

Intervenant, hier, lundi, lors d’une conférence de presse portant sur les fonctions de l’arbre et de la forêt, organisée en marge du festival de la plante médicinale qui s’est tenu à Mezguène (Tizi Ouzou), Mohand Messaoudène, de l’Institut national de recherche forestière (INRF) d’Alger, a dénoncé une destruction préméditée et orchestrée de nos forêts. «Une moyenne de 32 000 hectares de forêt part annuellement en fumée. En 150 ans, l’Algérie a perdu 37 % de sa superficie boisée. Au moment où l’Etat est quasiment absent, l’inconscience des citoyens de l’intérêt de la forêt ne fait que compliquer les choses», a-t-il déclaré. Il a à ce titre, «contesté» tout chiffre avancé par les différentes conservations des forêts s’agissant des feux de forêt. «Les chiffres avancés ici et là sont infondés. Ils ont été établis sur des méthodes classiques sans aucune prise en considération des méthodes scientifiques», a-t-il souligné. Pour lui, – autre grave affirmation – ces feux sont d’origine criminelle. «Il s’agit bel et bien d’une opération planifiée. C’est criminel. Je défie quiconque de prouver le contraire. Ces feux ayant ravagé des milliers d’hectares depuis le début de l’été, ont été l’œuvre d’une main criminelle n’ayant aucun scrupule et encore moins du respect pour la nature», a-t-il déclaré. En outre, Mohand Messaoudène a affirmé que «Comme à chaque fois, le scientifique et le chercheur se voient en dehors de tout centre de décision». A cet effet, l’intervenant a estimé que «les pouvoirs publics doivent, impérativement et en extrême urgence associer les chercheurs et autres scientifiques dans la mise en place d’une véritable politique de reboisement basée sur des données scientifique et non un engagement à l’aveuglette». «Pour des raisons non expliquées, il se trouve que les chercheurs et scientifiques sont dépourvus de tous les moyens nécessaires pouvant les amener de par leur expérience à contribuer dans la sauvegarde de la forêt et de la nature d’une manière globale. Les experts en Algérie sont marginalisés dans la préservation de la nature». Pourtant, selon lui, ces mêmes chercheurs peuvent bien et incontestablement inculquer une véritable culture environnementale au citoyen qui s’est avéré avec le temps, complice d’une situation aussi désastreuse. Mohand Messaoudène a rappelé qu’un environnement sain ne pourrait que «contribuer à une vie saine». Pour ce faire, selon lui, la sensibilisation demeure pour l’instant, en attendant une réelle volonté politique, «le meilleur remède». Une sensibilisation «qui devrait débuter sur les bancs de l’école», a-t-il conclu.

F.H