Depuis quelque temps, des quads ont fait leur apparition à Alger. A bord de leurs véhicules, les usagers de la route entrevoient dans leur rétroviseur ces petits engins à quatre roues.
Ils avaient pour habitude de les voir sur les chemins ou dans les compétitions, mais désormais les quads débarquent en ville, au milieu de la circulation urbaine. La pratique des sports motorisés est très en vogue. La vente de 4 x 4 quads ne cesse de croître. Or, leur propagation dans les voies ouvertes à la circulation de véhicules touristiques, sur les plages et les pistes de forêts, cause des dommages à la faune, la flore ainsi qu’aux êtres humains. Les quads sont en fait source de dangers (risques d’accidents) et de nuisances, dans des endroits de détente censés être fortement sécurisés. Les sensations fortes données par le pilotage de ce véhicule expliquent la passion de leurs utilisateurs. Mais cet engin est-il vraiment conçu pour le bitume ? Ni vraiment motos ni vraiment voitures, les quads ne passent pas inaperçus dans nos rues. De loisirs ou utilitaires, ces véhicules sont désormais déclinés en dizaines de modèles. Le problème est que, d’un côté, on autorise leur vente et, de l’autre, on n’interdit pas la pratique dans les conditions qui ne s’y prêtent pas. Pis encore, quand on sait que ces engins font l’objet d’une location dans la forêt de Bouchaoui et que la tournée est confiée à des enfants ne dépassant pas les 10 – 11 ans, peut-on réellement faire une tournée sur un quad en l’absence d’un professionnel pour nous guider pendant le circuit, censé être tracée et déterminé dans le temps et notamment dans le lieu ? Et pourtant, cela existe dans cette forêt, très fréquentée par les Algériens durant le week-end.
Des engins nuisibles et très dangereux
Vendredi, par un ciel bleu, certaines familles qui sont venues se divertir dans ce lieu de plaisance, ont failli avaler le sable soulevé par le passage des quads. Auparavant, les citoyens se plaignaient des chevaux et des charrettes qui traversaient la forêt rapidement au risque de blesser les enfants qui courent dans tous les sens. Aujourd’hui, c’est un autre problème qui vient se poser. Celui des motos « quads » qui risquent de se renverser et porter préjudice à l’usager ainsi qu’aux personnes de passage. Ce qui était, il y a quelque temps, un lieu de détente est devenu très stressant pour les parents qui redoutent le moindre incident « fatal ». Sur place, leur argent de poche à la main, les enfants se bousculent pour faire un tour sur cet engin robuste pour 100 DA le circuit ô combien gênant pour le passage des cavaliers, notamment pour les amateurs de la marche dans le grand bois. Une fois installé sur ce modèle quatre pneus géants, le jeune usager s’imagine dans la peau de ses idoles du cinéma. A l’arrêt, le quad rassure par sa stabilité. Ce n’est qu’une fois en marche qu’on en découvre les désagréments. L’usager est secoué et dès qu’il entre en mouvement. Ce véhicule « hors normes » n’est plus aussi sécurisant, surtout si son pilotage est confié à une personne non qualifiée. A Bouchaoui, un jeune gère le parc. Sur un circuit qu’il a squatté illicitement et sans autorisation communale, il a installé six (06) quads moyens. Chaque week-end, il propose ses locomotives à la location. Cette activité dangereuse mais lucrative, n’est pas très appréciée par les citoyens et particulièrement les parents. « Je ne veux pas que mon fils s’adonne à se genre de jeux », a souligné une mère de famille. « Je le surveille de près », a-t-elle ajouté. Elle est soutenue par une autre maman, qui estime que la balade en forêt est devenue désagréable. « Non seulement ces engins sont dangereux mais aussi polluants », s’est plaint la dame. Et de poursuivre : « Je venais de dresser mon pique-nique lorsqu’un quad de passage a soulevé le sable qui a infecté toute la nourriture ». De leur côté, les personnes âgées n’approuvent pas non plus ce genre de jeux. « Ils sont bruyants et cassent l’ambiance », ont estimé les quelques personnes rencontrées sur place. Selon eux, ce sport doit se pratiquer sur des circuits et des zones délimitées et sécurisées pour éviter de lourdes conséquences. Selon les témoignages recueillis, lors d’un parcours sur le terrain forestier, un quad s’était renversé avec ses usagers, âgés de 10 et 12 ans. Ces derniers ont été sérieusement blessés. Rappelons que la réaction de ce quadricycle tout-terrain est brutale et le renversement peut survenir en cas de maîtrise insuffisante de l’engin lors de montées, descentes, franchissement d’obstacles ou virages.Cette pratique doit se faire dans des conditions bien précises, dans le respect de la faune, la flore et des usagers.Selon les services de la gendarmerie nationale mobilisés sur place, les instructions qu’ils ont reçues portent sur la sécurité des citoyens contre le vol et les agressions bien qu’ils soient contre toutes formes d’activités illicites.
La forêt continue d’attirer les promeneurs
Malgré les quelques désagréments relevés dans cette forêt, les citadins continuent d’affluer sur les lieux chaque week-end. Certains se rendent tôt le matin, pour faire leur footing dans le calme et respirer l’air frais alors que les familles ou les groupes préfèrent louer des tables et des chaises pour dresser leur déjeuner et partager un moment de dégustation sous les pins. Les plus jeunes prisent les randonnées à dos de cheval qui leur font découvrir les moindres recoins de cette grande forêt. Quant aux enfants, les jeux qui leur sont destinés font d’eux des « heureux ». Toboggans, balançoires et autres amusements sont envahis par les bambins agiles et rieurs.
Rym Harhoura