ALGER – Le football féminin en Algérie est toujours en quête d’une place au soleil en dépit des avancées enregistrées dans ce registre et qui ont encore besoin d’être confortées par un travail de base à même de favoriser la pratique du sport roi dans les quatre coins du pays.
La Fédération algérienne de la discipline (FAF) tente, tant bien que mal, de travailler dans cette direction, comme l’atteste en particulier la création d’une Ligue nationale du football féminin en juin 2013.
Auparavant, le championnat d’Algérie national de football féminin avait vu le jour le 15 janvier 2009. Il s’agit d’une compétition regroupant les meilleures équipes féminines de football algériennes.
Ce nouveau pas franchi exprime plus une volonté politique de promouvoir la pratique sportive féminine qu’une réelle promotion de cette discipline chez la gent féminine qui n’a pas encore atteint un niveau de pratique à la base pour lui consacrer tout un championnat national. Le travail de base se limite en effet dans quelques pôles tels qu’Alger, Oran, Béjaïa, Sidi Bel-Abbès et Relizane.

En tout cas, Azeddine Chih, le chargé de développement du football féminin et de la formation à la FAF, et instructeur au sein de la Fédération internationale de la discipline (FIFA), reconnaît cette réalité, mais affirme que « des projets importants » sont au programme de FAF dans l’optique de donner un nouveau souffle pour le football féminin dans le pays.
« Le foot féminin a enregistré de belles avancées, aussi bien en Algérie que dans le monde entier. Nous concernant, nous avons une vision qui se développe avec le temps et des projets en marche. La FAF affiche une réelle volonté pour permettre à cette discipline de franchir un cap chez nous et ce, en s’engageant à mettre les moyens nécessaires pour l’émergence de ce sport. C’est déjà un grand pas en avant », déclare Chih à l’APS.
« La formation des encadreurs, la clé de l’épanouissement »
Ce responsable, qui occupe également les fonctions d’entraîneur de la sélection nationale féminine, insiste notamment sur la formation des encadreurs par tranche d’âge, une condition sine qua non pour augmenter le nombre des entraîneurs et aspirer par la suite à l’élargissement de la pratique du football féminin dans toutes les wilayas du pays.
« Nous avons instauré une dynamique visant à élargir davantage la pratique du football chez les femmes à travers tout le territoire national. Nous nous attelons actuellement à former le plus grand nombre possible de techniciens pour répondre aux besoins de notre stratégie partout dans le territoire national.
La FAF en est d’ailleurs consciente en débloquant les moyens qu’il faut pour la réussite de cette politique devant permettre au football féminin en Algérie de prendre une autre dimension », explique encore Chih.
Et d’ajouter : « On ne peut pas développer la pratique si on donne l’avantage seulement aux équipes d’excellence. Le gros du travail doit se faire dans les petites catégories ».
Il faut dire que la volonté de la FAF de s’impliquer d’une manière considérable dans l’épanouissement de cette discipline se traduit par l’adoption par le bureau fédéral du principe d’un versement d’une subvention à l’ensemble des clubs.
Ce n’est pas tout, puisque cette même instance a également invité, dans l’une de ses réunions, la Ligue de football professionnel (LFP) à programmer les rencontres du championnat national féminin en ouverture des matchs du championnat de Ligues 1 et 2. Mais jusque-là, cet appel n’a jamais eu un écho favorable.
Cela n’empêche toutefois pas le championnat d’Algérie dames de faire son petit bonhomme de chemin. Mais il faudra remarquer que depuis l’adoption du statut amateur des clubs, soit depuis 1998, deux clubs seulement continuent de dominer le championnat.
Cette domination s’est également poursuivie après la refonte des divisions et la professionnalisation du championnat en 2010.
Il s’agit de l’ASE Alger-Centre et Affak Relizane. Le premier compte 10 titres, alors que le second en a remporté 5, tous consécutivement depuis 2010-2011. Seule l’APDSF Tizi-Ouzou a disputé le leadership à l’ASE Alger-Centre à deux reprises (1998-1999 et 2001-2002).