L’argent est un bon serviteur qui souille parfois le sport. Beaucoup de clubs en sont prisonniers…
Tout le monde l’aura remarqué. Il ne se passe pas de jour sans que l’on rapporte, ici ou là, que tel ou tel dirigeant a offert telle ou telle somme d’argent à ses joueurs s’ils parviennent à vaincre telle ou telle équipe, à l’occasion de tel ou tel match de championnat.
Cela est d’autant plus surprenant que même des clubs se disant très endettés s’adonnent à ces pratiques d’un autre âge, qui déshonorent la profession et nuisent grandement à sa réputation. Le métier de footballeur est, certes très lucratif, mais l’argent ne doit pas cependant être utilisé comme moyen pour stimuler un joueur, voire le conditionner en le poussant à se surpasser sur le terrain.
Le cas de ce pseudo-dirigeant qui aurait approché les joueurs d’une équipe adverse afin qu’ils battent le club qui leur disputait la première place au classement, moyennant une forte prime, se passe de tout commentaire. Que penser, alors de toutes ces équipes qui dépensent des milliards pour le recrutement de nouveaux joueurs et qui se retrouvent, en fin de saison, soit en bas de tableau, soit carrément reléguées en division inférieure.
Sans oublier celles qui choisissent de se mettre au vert à l’étranger pour préparer la nouvelle saison.
«L’argent est un bon serviteur et un très mauvais maître», dit-on. Paradoxalement, ce sont, toujours, les équipes qui se plaignent d’un manque d’argent qu’on retrouve à l’étranger. Quand on sait que certaines restent, parfois, jusqu’à trois semaines, voire plus, dans un pays, avec une délégation forte de trente à quarante personnes, on s’interroge qui paie, réellement, tous les frais? Nombre d’équipes sont prisonnières de leur propre stratégie.
Comme la confiture qu’on étale: les équipes, plus elles dépensent de l’argent, plus elles en demandent. L’argent est devenu, à la longue, un enjeu, un leitmotiv, mieux, un prétexte fallacieux derrière lequel on se cache souvent pour justifier le choix d’une mauvaise politique, ou un échec qui était, pourtant à l’avance, programmé. Demandez combien perçoit un joueur ou un entraîneur. Rares sont les équipes qui vous répondront.
Les disparités en matière salariale sont parfois énormes et les primes de signature ou de renouvellement de contrat, objet de plusieurs litiges, bloquent certaines équipes et minent les rapports entre joueurs et dirigeants, d’une part et staffs techniques et ASP d’autre part.
Fort heureusement, le professionnalisme se propose de corriger toutes ces contradictions et toutes les lacunes grâce à de nouvelles dispositions qui privilégient la gestion rigoureuse et la transparence. Notamment, dans la conclusion des contrats et leur durée. Ainsi, un joueur ne pourra plus signer deux licences, comme c’est arrivé, parfois, par le passé. Dès qu’il appose sa signature en bas d’un contrat, il ne peut plus changer d’avis en optant pour une autre équipe sans risquer d’être sévèrement sanctionné.
La nouvelle organisation mise en place, assure une meilleure protection aux SSPA et les prémunit contre les déviations. Celles-ci sont, désormais, gérées par des structures chapeautées par des conseils ou fonds de participation qui élisent et désignent leurs présidents.
Fini les situations embarrassantes qu’ont connues certains clubs qui se sont retrouvés avec une direction bicéphale: deux équipes, deux présidents et deux entraîneurs. Fini les recours à la justice pour le dénouement de certaines affaires liées précisément à la désignation des présidents. Le football algérien est souffrant, mais il n’est pas atteint d’un mal incurable. Le professionnalisme peut l’aider à guérir à condition qu’il respecte le mode d’emploi et évite les rechutes.
Kaci AGGAD