Fonds souverain : Une option sous-estimée par l’état opportunité exceptionnelle

Fonds souverain : Une option sous-estimée par l’état opportunité exceptionnelle
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La création d’un fonds souverain en Algérie pourrait accélérer notre développement économique et social. En effet, notre pays pourrait profiter des opportunités créées par la crise financière internationale pour acquérir des sociétés internationales qui se vendent toujours en Europe pour “une bouchée de pain”. La finalité de ces opérations est d’acquérir les savoir-faire technologiques et de réaliser des investissements industriels dans le pays qui nous permettraient d’ériger une industrie puissante capable à la fois de couvrir nos besoins nationaux et de développer de manière significative nos exportations hors hydrocarbures. Qu’il s’agisse de sociétés dans les biotechnologies, les énergies renouvelables, les technologies de l’information et de la communication, l’automobile, la sidérurgie, voire des actions dans des sociétés pétrolières internationales, ces acquisitions permettraient à l’Algérie d’effectuer un grand bond dans le progrès scientifique et technologique et dans l’élargissement de ses réserves pétrolières et gazières, garant de sa prospérité future et de l’amélioration du niveau de vie de sa population.

En dépit de tels avantages, le gouvernement Sellal exclut toujours l’option fonds souverain, préférant conserver la politique hyper-prudente de la Banque d’Algérie qui consiste à placer les réserves de change en bons de Trésor américains et dans des banques internationales très sûres, avec des rendements aujourd’hui très faibles.

Ailleurs, la Norvège a réussi à doubler en trois ans le montant de son fonds souverain, au profit des générations futures. En somme, chaque bébé qui naît en Norvège hérite d’au moins 100 000 euros. La Chine, grâce à ses fonds souverains, a pu se hisser en tant que l’un des leaders dans les énergies renouvelables dans le monde, via l’acquisition de sociétés américaines spécialisées dans le domaine. Le Qatar détient actuellement des parts en particulier dans d’importantes sociétés automobiles dans le monde et renforce ainsi son pouvoir économique régional.

Mais ne leurrons pas nos lecteurs. Pour créer ce fonds, il convient de réunir d’abord ses conditions de succès. Le contrôle de ce fonds est l’une des questions essentielles à résoudre si on veut mettre en œuvre cet instrument. Il devrait s’effectuer par une instance indépendante du pouvoir politique. Le gestionnaire doit rendre compte des résultats de ces placements à l’opinion publique, via notamment le Parlement.

Ces préalables levés, l’Algérie peut-elle s’offrir le luxe de rater cette opportunité exceptionnelle d’avancer rapidement dans son développement industriel ? Dans cinq ans, cette chance ne se présentera plus. Si on ne saisit pas cette opportunité, ce sont les générations qui en pâtiront. Pas seulement. Puisqu’il y va aussi de l’avenir de chaque Algérien.

En tout état de cause, si cette option reste exclue de la feuille de route du quinquennat 2015- 2019, nos dirigeants seront jugés sur ce manque d’audace et ce refus de prendre des risques mesurés, en vue de contribuer de manière décisive à faire évoluer rapidement notre pays.