Fonds souverains 2025 : l’Algérie devance l’Égypte et rejoint le trio de tête africain

Fonds souverains 2025 : l’Algérie devance l’Égypte et rejoint le trio de tête africain

Le classement 2025 des plus grands fonds souverains africains révèle une présence algérienne remarquée. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), bras financier stratégique de l’État algérien, occupe la troisième marche du podium continental, avec 16,3 milliards de dollars d’actifs sous gestion.

Selon les données publiées par le Sovereign Wealth Fund Institute, l’Algérie occupe désormais la 50ᵉ place mondiale et la troisième en Afrique parmi les fonds souverains, juste derrière la Libye et loin devant bon nombre de ses voisins. Son FRR, créé en 2000, a pour mission d’atténuer l’impact des fluctuations des cours du pétrole en capitalisant les excédents au-delà du prix de référence fixé dans la loi de finances.

Avec 16,3 milliards de dollars sous gestion, le FRR surpasse désormais le fonds souverain égyptien, positionné à la 53ᵉ place mondiale avec 12 milliards de dollars. En tête du classement africain, on retrouve la Libyan Investment Authority (LIA), dont les actifs atteignent 39,5 milliards de dollars, ce qui la place 35ᵉ au niveau mondial.

16,3 milliards de dollars d’actifs pour l’Algérie : une réserve qui pèse… malgré un déficit record

Les données officielles mettent en évidence un paradoxe économique. En 2024, les revenus du Fonds de régulation des recettes ont atteint 3,7 milliards de dollars (soit 500 milliards de dinars algériens).

Un niveau relativement élevé porté par les cours énergétiques favorables. Pourtant, le pays s’apprête à faire face à un déficit budgétaire estimé à 62 milliards de dollars (près de 8 300 milliards de dinars) pour 2025, représentant 21,8 % du PIB.

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Dans ce contexte, le rôle du FRR devient encore plus stratégique. Il constitue une assurance financière à court terme. Permettant à l’État de couvrir partiellement ses déséquilibres sans recourir immédiatement à l’endettement externe.

Comparaison régionale 2025 : les fonds souverains en mutation

Par ailleurs, le fonds souverain égyptien, fondé en 2018, poursuit une logique différente. Son objectif principal est la valorisation des actifs publics à travers des partenariats avec le secteur privé. En avril 2025, l’Égypte a signé plusieurs accords pour préparer l’introduction en bourse de filiales militaires. En outre, des actifs hôteliers emblématiques ont été partiellement cédés à des investisseurs du Golfe.

De son côté, la Libyan Investment Authority, créée en 2006, s’est engagée dans une stratégie de restructuration avec l’appui de cabinets internationaux. Elle oriente désormais ses placements vers les énergies renouvelables et les infrastructures. Malgré le contexte politique fragile du pays.

Vers une redéfinition du rôle des Fonds de régulation des recettes (FRR) en Afrique ?

Enfin, comme d’autres fonds souverains, celui de l’Algérie reste marqué par un niveau de transparence limité. En dépit des recommandations internationales. Néanmoins, sa place dans le classement de 2025 rappelle son rôle central dans la gestion macroéconomique du pays.

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Alors que les défis budgétaires s’intensifient, cette réserve constitue un instrument de stabilité. Elle pourrait également, à moyen terme, servir de levier pour des investissements stratégiques. À condition d’une réforme de sa gouvernance et d’une ouverture vers des placements plus diversifiés.