Foncier industriel à Oran: 20 lots de terrains à récupérer

Foncier industriel à Oran: 20 lots de terrains à récupérer

Ces faux investisseurs freinent les véritables porteurs de projets n’ayant pas réussi à bénéficier des terrains devant abriter leurs chantiers, faute de foncier.

Logique ou est-ce la fin de la tricherie ou encore du détournement du foncier, sinon de son bradage? Les premiers jalons, rentrant dans ce cadre, viennent d’être mis en place.

La wilaya d’Oran vient de prendre l’initiative en s’attaquant au phénomène qui fâche; les «charognards» ne trouvant rien de mieux à faire pour se lotir de terrains que de contourner la loi sous le fallacieux prétexte de l’investissement, créneau tant soutenu par l’Etat. Il s’agit de la récupération du foncier attribué à des investisseurs n’ayant de justifications en la matière que de l’encre sur le papier. C’est par la personne du wali d’Oran qu’une telle mesure vient d’être décidée en donnant des instructions portant sur la récupération de 20 lots de terrains.

Ces derniers ont été attribués à des pseudos investisseurs qui n’ont pas jugé utile de lancer leurs projets pour lesquels ils se sont pourtant engagés tout en faisant miroiter que ces investissements sont créateurs de richesse en assurant de l’emploi tout en renflouant les caisses de la Trésorerie nationale par la valeur ajoutée ou encore par les impositions fiscales. Que nenni! Les projets tant promis sont restés otages des bureaux pendant que leurs propriétaires ont accaparé d’importants lots de terrains croyant qu’ils ne seront pas rattrapés.

Pour plus d’un, notamment les promoteurs du nécessaire retour de l’Algérie à l’investissement dans l’industrie au titre de la PME et PMI ainsi qu’à l’agroalimentaire accueillent avec ferveur la mesure prise par la wilaya d’Oran expliquant que «ces indus investisseurs ont non seulement lâché leurs investissements, mais ils ont triché dans le montage de leurs projets qui n’ont pas encore vu le jour».

C’est donc l’heure de rendre à César ce qui appartient à César d’autant que ces faux investisseurs constituent un lourd fardeau pour l’Etat tout en freinant les véritables porteurs de projets n’ayant pas réussi à bénéficier de terrains devant abriter leurs chantiers. Dans un passé récent, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nour-Eddine Bedoui, a, à partir de Bouira, indiqué, qu’il était temps de récupérer tout le foncier octroyé par l’Etat dans le cadre de la concession, mais dont les projets prévus à la réalisation, ne sont toujours pas lancés, et cela en vue de l’attribuer aux «vrais investisseurs».

«Au niveau national, 50% du foncier octroyé aux investisseurs n’est pas encore exploité», a fait savoir le ministre tout en appelant les responsables concernés à entamer des démarches avec la justice en vue de récupérer des assiettes foncières octroyées auparavant aux «faux investisseurs». «Il faut gagner cette bataille du foncier», a-t-il souligné. Tout récemment, l’ex-Premier ministre Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «de vastes superficies du foncier industriel seront affectées à ces entreprises». Il a précisé que «3800 fonciers industriels vacants ont été distribués à travers 28 wilayas et 3000 sont attribués, mais non exploités».

Comme il a souligné que «la priorité sera accordée à la production d’intrants, ajoutant en indiquant «que les entreprises actives dans ce domaine vont bénéficier de financements pouvant atteindre 90% en leur accordant la priorité absolue dans l’obtention du foncier industriel». «Beaucoup d’activités industrielles risquent aujourd’hui de s’arrêter si l’importation des intrants produits à l’étranger est stoppée», a-t-il expliqué. De même que les industries manufacturières, notamment dans le domaine agricole qui enregistre un important excédent de production, seront encouragées», a-t-il expliqué.

L’ex-ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, avait lors de l’une de ses sorties, annoncé «la récupération prochaine d’un taux de 60% du foncier industriel concédé par l’Etat à des investisseurs, resté, à ce jour, inexploité, en vue de le mettre à la disposition d’autres investisseurs. Comme il avait fait part d’une action en cours, en coordination avec les walis en vue de «déterminer la superficie de ce foncier, pour sa récupération et sa mise à la disposition des investisseurs désireux de concrétiser leurs projets, et qui n’ont pas trouvé d’assiettes pour ce faire».

Est-ce la fin de tous les coups ayant freiné l’investissement en Algérie? Rien n’indique le contraire étant donné que les responsables des collectivités locales ont pris leurs dispositions dans le cadre de la mise en application des mesures hautement décidées. Pour peu que cela puisse marcher dans la wilaya d’Oran où le verbe détourné se conjugue aussi facilement et dans tous les temps, d’où d’ailleurs l’implication d’un ancien wali dans plusieurs affaires de détournements, jugé et condamné par le tribunal d’Alger à plusieurs années de prison ferme.