Le point positif, commun à tous les partenariats annoncés ces derniers mois, réside dans leur engagement à lancer la fabrication de pièces de rechange.
Tiré vers le bas par la chute des prix du pétrole, le marché de l’automobile connaît un recul continu en matière d’importation. Cette contraction du marché, soumis désormais aux licences d’importation, ouvre des perspectives très intéressantes aux opérateurs désireux de fabriquer localement des véhicules. Les annonces officielles de partenariats dans ce domaine, semblent confirmer cet état de fait. Elles s’inscrivent totalement dans la volonté de l’Etat de substituer ce volume d’importation par la production locale. D’autant plus que le parc automobile algérien compte 55,8% de véhicules ayant plus de 20 ans. C’est dire l’importance de la demande qui se renouvelle chaque année.
A cet effet, le lancement de la première unité de production de Renault Algérie, qui a donné lieu à la naissance de la «Symbol», et qui au départ avait fait l’objet de plusieurs critiques relatives sur son faible taux d’intégration, et l’absence d’une activité de fabrication de pièces détachées. Il n’en demeure pas moins, que cette réalisation, même si elle ne se confine que dans l’assemblage, a contribué à la création d’emplois dans la région de Oued Tlélat à Oran, et ce en plus du fait qu’elle a ouvert le bal pour plusieurs autres grandes marques.
Effectivement, l’autre grand géant français de l’automobile, PSA Peugeot, Citroën, c’est officiel, s’installera également à Oued Tlélat, et ambitionne pour les trois premières années de lancer la production de trois modèles, en l’occurrence, la 308, la 208 et la Berlingo de Citroën. A ce sujet, il faut savoir que PSA Peugeot et Condor Algérie sont associés à ce projet sur la base des 51/49%, avec la participation de deux actionnaires algériens, a savoir, PMO spécialisé dans la production de machines-outils, d’organes et de pièces, et Propharmal, un laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la production sous licence et la fabrication de spécialités pharmaceutiques. Dans ce sillage, le projet PSA Peugeot, Citroën, ne coûtera pas plus de 100 millions d’euros, et vise une intégration de départ de 40%, supportée par l’accompagnement de la production de pièces détachées et une capacité de création d’emplois de l’ordre de 1000 à 1500.
A son tour, le leader allemand de l’automobile, Volkswagen l’a annoncé officiellement récemment, installera prochainement son usine de montage à Relizane, sur un terrain de 150 hectares, qui sera opérationnelle en 2017. D’ores et déjà, Volkswagen annonce une production de 100.000 unités par an pour un coût de réalisation de 170 millions de dollars. Il est dans ce sens, prévu la production de la Polo, la Skoda Octavia, et le Pick-up Amarok. Par ailleurs, dans le souci d’atteindre un fort taux d’intégration, le leader allemand s’engage à lancer la production de pièces détachées, en même temps que le lancement de l’usine.
Sur le même élan, le groupe Hasnaoui annonce son partenariat avec Nissan avant la fin de l’année en cours, pour la production de la Sunny dans un premier temps, avant de passer dans un deuxième temps à la production de deux autres modèles, en l’occurrence la Cabstar, et Patrol.
Dans ce sens, le groupe Hasnaoui annonce une production de 25.000 unités, soutenue par un partenariat turc pour la sous-traitance automobile.
Dans ce sens, il s’agit de pas moins de 14 composants qui seront produits sur le sol algérien, et concerneront les trois modèles fabriqués. «Notre ambition est de devenir le premier partenaire de l’industrie automobile en Algérie», précise le vice-président du groupe.
Par ailleurs, dans cette course effrénée pour décrocher les meilleurs parts du marché de l’automobile en Algérie, les asiatiques lancent leur offensive, à travers la signature d’un protocole d’accord entre Emin auto et Jianghuaa, Automobiles Corporation (JAC) de la République populaire de Chine, pour la réalisation d’une usine de montage de véhicules utilitaires. Il s’agit concrètement du montage en processeur SKD de camions légers, avec une production de départ de 10.000 unités par an, pour un coût de réalisation de 8,243 milliards de DA dont 5,4 pour l’unité de montage, avec un taux d’intégration de 30% au départ.
En somme, devant cette effervescence autour de l’industrie automobile en Algérie, il est indéniable de retenir que le point positif, commun à tous ces partenariats, réside dans leur engagement à lancer la sous-traitance des composants entrant dans la fabrication des véhicules, ce qui va booster de façon exponentielle l’émergence de milliers de petites entreprises, notamment dans le domaine de la pièce détachée et des services. C’est précisément le défi que se lance l’Etat pour consolider une transition économique hors hydrocarbures.
D’autre part, à l’horizon 2017-2018, selon les volumes de production annoncés, l’Algérie se dotera d’une production de près de 200.000 véhicules par an, avec différents taux d’intégration. Sur un autre plan, la répercussion la plus spectaculaire, se fera ressentir sur le marché de l’occasion, où le citoyen algérien pourra prétendre à l’acquisition d’un véhicule d’occasion, presque 10 fois moins cher que le neuf, tandis que les prix du neuf devraient sensiblement chuter, en l’absence de taxes de douanes et autres, pour se stabiliser à moins d’un million de DA.