La farce de
Certains «sauteurs dans les trains», ces passagers clandestins du journalisme ne se sont embarrassés d’aucune éthique, prêts à déverser leur hargne au nom de l’analyse…
Les mots n’ont pas le même sens selon qu’ils sont prononcés par les uns ou par les autres. C’est ce qui nous a été donné de constater à la lecture de certains commentaires à propos du dernier message du président de la République. Tout le monde sait en effet que Bouteflika vient de transmettre un message qui a été lu, en son nom, par le ministre des Moudjahidine. L’objectif apparent du message est de mettre un point final à toutes ces querelles plus ou moins indécentes qui ont marqué notre actualité ces derniers jours.
Il est tout à fait normal que cette déclaration de Bouteflika ait entraîné certaines réactions et quelques lectures qui valent ce qu’elles valent, selon qu’on les observe d’un point de vue ou d’un autre. Ce qu’il y a lieu de remarquer cependant c’est que bien que les analyses de nos journalistes ont été très fortes par endroits et très violentes par autres, tant en ce qui concerne le 4e mandat, que certains sont allés jusqu’à dénoncer, que le processus démocratique lui-même, mais le débat est resté à ce niveau-là très respectable car respectueux et civilisé.
Néanmoins, certains «sauteurs dans les trains», ces passagers clandestins du journalisme comme il conviendrait de les appeler ne se sont embarrassés d’aucune éthique ni d’aucun respect pour soi-même car, et on le sait déjà, pour les autres ils n’ont ni respect ni considération. Ce sont d’abord des journalistes venus d’ailleurs. Ils nous sortent directement des plateaux de télévision françaises, la tête remplie de clichés et la bouche pleine de haine, prêts à se mettre à déverser leur hargne de nuire au nom de l’analyse, d’un prétendu amour du pays ou d’on ne sait encore quel autre prétexte que les gens sensés refusent sans même se donner la peine de lire.
Ceci parce que les mots n’ont pas la même valeur lorsqu’ils sortent de la bouche d’un Algérien qui parle de son pays, qui débat de l’avenir de son pays ou qui s’inquiète à propos de l’avenir de ce même pays ou lorsqu’ils sortent d’une bouche de quelqu’un qui a vendu ce pays à ses chefs d’ailleurs, qui a prouvé son incapacité à parler honnêtement et avec sincérité de ce pays et qui, en plus, a démontré plus d’une fois sa mauvaise foi à l’égard de ce pays et du peuple de ce pays.
Qu’on ne vienne pas, de grâce, nous faire le coup de l’observateur neutre, la haine qui sort de quelques plumes est impossible à cacher. Danser sur les plateaux de télévision d’ailleurs n’est ni une attestation de bonne conduite ni un diplôme d’intégrité et les querelles qui ont emballé les Algériens ces derniers jours ne sont, en aucun cas, un certificat de nouvelle virginité attribué à ceux qui ne sont que trop connus pour leur basse besogne contre ce pays dès qu’ils sont devant leurs maîtres d’ailleurs.
Dans notre monde d’aujourd’hui, tout ou presque est accessible et il suffit d’un clic de souris pour voir à quel point certains Algériens se dévoilent corps et âme pour détruire l’image de l’Algérie ailleurs. Que ces mêmes individus viennent aujourd’hui traiter de nos problèmes, s’en prendre aux Algériens, se donner avec joie aux insultes à peine masquées à l’égard de certains Algériens, hauts responsables de surcroît, voilà qui est, on ne peut plus dégoûtant.
Etre parti ailleurs n’est ni un critère ni une excuse. Beaucoup d’Algériens sont en France et ailleurs, ceci ne les a jamais empêchés cependant de rester Algériens avec tout l’honneur qui est le leur et tout le respect qu’ils méritent. Taisez-vous donc, taisez-vous!