foire internationale d’Alger, Négocier au mieux les intérêts nationaux

foire internationale d’Alger, Négocier au mieux les intérêts nationaux
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Évènement économique majeur depuis les toutes premières années de l’indépendance, la Foire internationale d’Alger, qui s’est déroulée du 30 mai au 5 juin sous le slogan “50 ans d’édification” au Palais des expositions des Pins maritimes, a été inaugurée par le président de la République.

Cette manifestation revêt une importance toute particulière, compte tenu à la fois des opportunités d’investissement qu’offre le plan quinquennal 2010-2014 en cours de réalisation (estimées à 286 milliards de dollars américains), mais aussi, de la nécessité pour notre pays d’attirer des IDE (investissements directs étrangers), dans un contexte international marqué par l’une des plus graves crises économiques structurelles que les pays occidentaux aient connu depuis 1929.

Sauf à vouloir jouer la politique de l’autruche, cette récession impactera inéluctablement l’économie algérienne. Et ce, en dépit de l’amélioration de nos réserves de change et de la politique salutaire de désendettement par anticipation menée par le pouvoir vis-à-vis de nos bailleurs de fonds extérieurs. Adossé au slogan “50 ans d’édification”, ce rendez-vous ambitionne d’élargir le spectre des opérations de partenariat à long terme avec les firmes étrangères. Dans cet esprit et à l’évidence, mesurant l’importance des enjeux, des atouts de notre pays, et du faible afflux des IDE – que certains expliquent par les mesures de sauvegarde de l’économie nationale, à travers les lois de finances complémentaires au titre des années 2008, 2009 et 2010 sous le vocable du retour au patriotisme économique, par notamment l’introduction de la règle des 51/49% –, les autorités algériennes avaient déjà donné le la à travers la déclaration de Ouyahia en 2010 : “L’Algérie dispose de cartes gagnantes et veut négocier avec ses partenaires dans son propre marché.” Au demeurant, le nombre de participants étrangers venus des quatre coins du monde (620 exposants en provenance de 36 pays avec une forte présence européenne), est à lui seul significatif de l’intérêt que portent les grands groupes multinationaux aux opportunités d’investissement et d’affaires que l’économie algérienne peut leur offrir.

D’un autre côté, au plan strictement intérieur, la 45e édition de ce carrefour de rencontres et d’échanges entre les entreprises et les hommes d’affaires algériens et étrangers, se singularise par rapport aux précédents forums, par la présence en force des opérateurs nationaux privés (PME dans leur majorité) avec plus de 360 exposants. C’est là un signal fort des entrepreneurs privés. Ces derniers entendent arracher leur part de marché de ce gigantesque “plan Marshall” décidé par les autorités du pays. Par ailleurs, cette manifestation se déroule dans un contexte politique marqué par les dernières élections législatives et l’attente de la formation du nouvel exécutif qui en résultera. L’espoir du patronat est que le nouveau gouvernement apportera des modifications stratégiques, structurelles et concrètes, pour booster le climat des affaires, qui, malheureusement, peine à porter ses fruits. Ceci d’autant que les capacités productives nationales, publiques et privées, ont été marginalisées en faveur des sphères spéculatives. Les 50 propositions du FCE, que l’actuel Premier ministre dit partager à moitié, seront-elles prises en considération par le futur pouvoir, pour rendre effectives les conditions d’amélioration du climat des affaires afin d’opérer la rupture avec l’économie rentière et se diriger résolument vers un nouveau paradigme économique ?

LG Algérie

En outre, ce même contexte continue d’alimenter des interrogations sur les conditions d’utilisation des deniers publics dans un climat économique global, empreint de scandales financiers et d’aggravation de la corruption. Les moyens financiers qui sont engagés à travers le programme quinquennal peuvent-ils générer une dynamique de création de richesses et d’emplois hors hydrocarbures, sachant que la croissance est essentiellement tirée par la dépense publique ?

Certains observateurs de la scène économique nationale continuent à s’interroger sur la volonté réelle de la puissance publique à associer le secteur privé national productif à cette dynamique de développement national. Au-delà de tous ces questionnements, et en dépit de toutes les contraintes, l’Algérie se positionne stratégiquement sur la voie du développement durable. Il appartient aux élites, aux politiques authentiques et aux entrepreneurs économiques de veiller à l’intérêt des générations futures, dans un monde, où les “faibles” n’auront pas de place..

A. H.