Les dégustations et les emplettes font, comme d’habitude, leur apparition au sein des familles, à l’occasion de la tenue de cette foire internationale. C’est désormais inévitable, les exposants ont ouvert des espaces au public pour la découverte de leurs nouveaux produits, des nouveaux arômes, comme les boissons et jus.
« C’est une manière de tester la réaction du consommateur », explique le producteur d’une marque de jus. « Il y a beaucoup de produits qui se ressemblent, et c’est difficile d’opter pour telle ou telle enseigne », réplique un père de famille qui dit se fier « au packaging qui peut être un gage de sérieux ». Dans le cas où le rush est difficile à contenir, on vous oriente vers les distributeurs stationnés sur l’esplanade. Là, bien sûr, ce n’est pas gratis. Les rayons sont nombreux à attirer la curiosité des visiteurs, du pot de yaourt à la bouteille d’eau minérale.
Parmi les exposants, un producteur de l’ouest du pays qui propose de la bière hallal. Elle ressemble, comme deux gouttes d’eau, à une grande marque européenne. C’est fait exprès, ça prête à confusion. La grande confusion est cependant chez le consommateur qui accélère, par pudeur, une fois arrivé à hauteur de l’étalage. Le chargé de marketing ne veut pas faire de commentaire. La commerciale vient à la rescousse et montre la mention hallal. Mais qui l’a autorisée ? La réticence l’emporte sur le reste. « S’ils avaient proposé, eux aussi, la dégustation, ils auraient mesuré réellement son succès auprès des consommateurs », opine, quelque peu narquois, un jeune qui assistait à la conservation. Le secteur des eaux minérales enregistre une diversité de marques tout aussi différentes.
Il y a cependant à distinguer entre eau minérale et eau de source. Le grand public ignore ce détail puisqu’il s’approvisionne au gré de la disponibilité. Le directeur des investissements d’une de ces marques, Abdelaziz Abassi, éclaire sur cet aspect. La loi oblige les producteurs qui ont le label eau de source simplement « à garantir une stabilité sur deux années au moins des divers oligo-éléments, au bout de laquelle une commission nationale, après des analyses en laboratoire, lui délivre le titre d’eau minérale », explique-t-il. Il faut rappeler, dit-il, qu’en 2007, il a été décidé l’octroi par l’administration de cette mention, « sans cette procédure, pour les producteurs qui étaient déjà sur le marché ». Aujourd’hui, c’est différent sur le plan de la réglementation.
Mais il n’y a aucune différence sur le plan de la teneur en éléments, comme le nitrate, le potassium… Sur la question des pénuries et des risques de contaminations, en été surtout, Abassi nous renvoie aux « défaillances des réseaux de distribution ». « Les causes de la pénurie de 2012 sont connues et l’enquête déclenchée par le ministère du Commerce la montré ». Pour ce qui est du risque sanitaire, il rappelle qu’au niveau des usines, « il y a un contrôle de laboratoire strict à la production qui ne peut laisser place à une quelconque contamination bactériologique ». Il revient sur la question des ruptures de l’offre et rassure encore qu’aujourd’hui, le marché compte une trentaine de producteurs, « de quoi satisfaire amplement la demande. » Le week-end est une grande journée pour les exposants au pavillon réservé aux ventes promotionnelles. Contrairement au vendredi, le samedi est la journéeidéale pour faire un excellent chiffre d’affaires, car les familles sont nombreuses à se rendre à la foire. Agroalimentaire, habillement, vaisselle, produits d’entretien, cosmétiques, tout est là.
Ce sont les nouveaux producteurs qui « cassent la baraque » en vendant en dessous du prix usine comme le signale un producteur de détergents de Tizi Ouzou qui vient de lancer sa gamme il y a seulement trois mois. « Nous avons besoin de procéder ainsi pour faire connaître nos produits qui sont d’excellente qualité », explique le gérant qui ne cache pas son désir de gagner une « nouvelle clientèle et étendre ses parts de marché à d’autres régions. » Son concurrent, venu d’Oran, propose, outre une remise sur les prix, un cadeau (tablier de ménage) pour l’achat d’un pack de cinq produits. Idem pour les rayons cosmétiques, avec les nouveaux parfums, la lingerie, la confiserie, les ustensiles de cuisine. Vite, il ne vous reste que deux jours avant la clôture.
K. Daghefli