FMI : La stabilité financière mondiale menacée

FMI : La stabilité financière mondiale menacée
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Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale, publié aujourd’hui, le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde contre les risques qui pèsent sur elle et qui tendent à s’accroître avec la chute drastique des cours de pétrole conjuguée à la stagnation de la croissance en Chine.

L’Institution de Breton Woods relève que la stabilité financière dans les pays développés a été impactée par « la détérioration des  perspectives en raison d’une montée des incertitudes et des revers essuyés sur le plan de la croissance et de la confiance.»

Mais selon le FMI le repli des cours du pétrole n’est pas la seule raison. La chute des matières premières y est aussi pour quelque chose. « Ce qui a entretenu un niveau élevé de risques dans les pays émergents et en développement, tandis que l’incertitude grandissante à l’égard de la transition de la croissance chinoise a propagé ses effets à l’ensemble des marchés mondiaux. »

Pour le FMI, « cette conjoncture a provoqué un durcissement des conditions financières, réduit l’appétit pour le risque, aggravé les risques de crédit » qui recommande aux dirigeants de mettre à profit le redressement économique actuel en ouvrant des perspectives plus solides de croissance et de stabilité financière.

L’institution présidée par Christine Lagarde estime que l’une des solutions réside dans la résolution d’un triple défi mondial. A savoir les séquelles de la crise dans les pays avancés, l’aggravation des vulnérabilités dans les pays émergents et la montée des risques de liquidité sur les marchés d’importance systémique. « Les progrès sur cette voie permettront de doper la production mondiale qui pourrait gagner 1,7 % par rapport au scénario de référence d’ici 2018. »

En outre le FMI relève que les sociétés du secteur des matières premières, dont les compagnies pétrolières, « ont entrepris de réduire sensiblement leurs dépenses d’investissement à l’heure où le niveau élevé de l’endettement privé aggrave les risques pour le crédit et pour les banques.» Dès lors, les pays exportateurs de matières premières, notamment au Moyen-Orient sont particulièrement exposés à des tensions qui pèsent sur l’ensemble de l’économie réelle et du secteur financier.

L’institution qui impose aux pays en difficulté des Plans d’ajustement structurel voit dans le lien entre les entreprises publiques et les Etats, qui s’est trop intensifié à son goût une potentielle aggravation des risques budgétaires et financiers pourrait aggraver les risques budgétaires et financiers dans les pays aux prises avec des tensions en matière de remboursement. Et de relever que « la dette des entreprises non financières dans le monde qui présentent une moindre capacité de remboursement a augmenté à 650 milliards de dollars, soit 12 % du total de la dette des entreprises cotées en bourse.

Le FMI souligne par ailleurs qu’au Moyen Orient et dans les pays largement dépendants des recettes des hydrocarbures, « le secteur bancaire a enregistré une certaine détérioration des indicateurs de solidité financière en raison de la baisse des cours de brut. Ces banques dépendent largement des dépôts liés au pétrole qui se sont réduits depuis que le pétrole a entame sa dégringolade en juin 2014. »