Flux migratoire ,250 000 étrangers vivent en Algérie

Flux migratoire ,250 000 étrangers vivent en Algérie

L’essentiel de cette population est composé de réfugiés et d’émigrés clandestins venus de l’Afrique subsaharienne.

L’Algérie est-elle en passe de devenir “la terre promise’’ pour nombre de ressortissants étrangers ? M. Mohamed Saïb Musette, directeur de recherche au Cread, a affirmé, hier à Alger, lors d’une rencontre organisée par le mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale en collaboration avec la section Algérie du Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme, que pas moins de 250 000 étrangers vivent en Algérie dont 150 000 émigrés irréguliers et 30 000 réfugiés syriens et libyens. Les Africains subsahariens, eux, ne représentent que 10% de cette émigration irrégulière. M. Musette a qualifié l’Algérie de pays de réfugiés, puisque 65% des étrangers qui y vivent sont des réfugiés et s’est félicité du traitement réservé aux immigrés clandestins.

“On ne procède plus à l’expulsion tel qu’on le faisait avant le Printemps arabe”, s’est-il réjoui. Selon lui, les révolutions ont été accompagnées de véritables drames humains. “Quand on veut démocratiser un pays, on doit prévoir tout à l’avance et non pas uniquement les gains qu’on devrait tirer. Moi, c’est l’élément humain qui m’interpelle”, assène-t-il. Concernant la lutte contre l’émigration clandestine, M. Musette prône un travail sur “le mode préventif”. Axant sa communication sur “les conséquences du Printemps arabe sur le flux migratoire”, Me Mario Lana, vice-président du Conseil italien des réfugiés et vice-président de la Fidh, les révolutions arabes n’ont pas été sans conséquences et a soutenu que “l’Algérie est un modèle valide à suivre dans le domaine du flux migratoire”. Traitant des implications géopolitiques et sécuritaires des dynamiques arabes, un expert algérien des questions sécuritaires a ouvertement soutenu que les révolutions arabes sont un complot.  S’il considère que ces dynamiques sont porteuses de revendications légitimes, l’intrusion en leur sein d’éléments inféodés aux grandes puissances en a dénaturé les objectifs. Pour sa part, le professeur Ahmed Bensaâda a défendu bec et ongles la thèse qu’il a eu à développer dans son livre Arabesque américaine, à savoir que les révolutions arabes ne sont pas aussi spontanées qu’on les avaient présentées puisque les acteurs de la société civile en Égypte comme en Tunisie ont été pris en charge par des ONG américaines (NED, NDI, Freedom House,…) bien avant la lame de fond qui a bouleversé le monde arabe en 2011.

A. C.