Le mouvement des redresseurs du Front de libération nationale prépare une opération pour contrer la candidature de l’ancien président de l’Assemblée, Amar Saïdani, au poste de secrétaire général du parti. La direction nationale a même tenu une réunion spéciale sur la question, dimanche soir, à son siège de Draria.
Dans un communiqué rendu public hier lundi, les redresseurs, et pour mieux enfoncer Amar Saïdani, insistent particulièrement sur les «qualités» du futur secrétaire général : «La plus importante, doit être la probité. Il doit justifier d’un parcours irréprochable et avoir les mains propres et un comportement qui ne soit pas entaché.» L’allusion est davantage explicite quand le communiqué ajoutera que «le futur SG doit également œuvrer dans le sens d’éloigner le parti de toute mainmise de la corruption et de l’alliance néfaste entre les puissances de l’argent et de la politique (…) qui menacent la survie même du FLN». Pas le moindre doute ne subsiste lorsque le porte-parole du mouvement, Mohamed Seghir Kara, nous précisera : «Pour nous, il est hors de question d’accepter un candidat impliqué ou même accusé de corruption.» Or, parmi les trois candidats officiellement en lice pour le moment, seul Amar Saïdani est cité dans le fameux scandale des concessions agricoles. L’affaire GCA, qui avait défrayé la chronique il y a quelques années, est, depuis, au niveau de la Cour suprême. Curieusement, même le directeur du GCA, jeté en prison depuis 2006, n’est toujours pas jugé ! Et cette affaire de corruption refait plus que jamais surface depuis l’annonce de la candidature du même Amar Saïdani. Ce dernier est, en tout cas, accusé par ses adversaires d’être impliqué dans cette gigantesque affaire qui a coûté au Trésor public pas moins de 3 000 milliards de centimes, évaporés dans des projets fictifs. Ceci étant, et à en croire une source au FLN, l’autre candidat, l’actuel ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, aurait confié à certains dirigeants du parti que sa candidature, il ne la présentera que pour contrer Amar Saïdani. «S’il y a consensus autour de Mohamed Boukhalfa, je vais me désister pour lui», aurait-il ajouté encore. C’est dire à quel point l’opposition à Saïdani prend de l’ampleur au sein de l’ex-parti unique. Et les redresseurs s’emploient à l’élargir davantage sur le terrain. Rien que pour samedi prochain, ils prévoient de tenir trois rencontres régionales à cet effet : Djelfa, Constantine et Hammam Bouhanifia, dans la wilaya de Mascara. La guerre ne fait que commencer.
K. A.