Le mouvement de redressement du Front de libération nationale (FLN) compte s’impliquer activement dans le processus des réformes et risque d’adopter une position différente de celle de la direction actuelle.
C’est du moins ce qui ressort de la réunion tenue hier par le Mouvement de redressement et de l’authenticité en son siège à Alger. S’exprimant devant les militants de certaines wilayas de l’intérieur du pays, Salah Goudjil, chef de file du mouvement, a annoncé que les députés «redresseurs» procéderont à l’étude des lois sur les réformes en tant que militants du Front de libération nationale (FLN), mais leur décision ne dépendra pas des structures actuelles du parti.
Une conférence nationale du mouvement sera organisée durant les dix derniers jours de ce mois de septembre. Des militants représentant toutes les wilayas du pays prendront part à cette rencontre. «C’est l’occasion d’étudier et se concerter sur les réformes politiques annoncées par le président de la République», a indiqué de son côté Mohamed-Seghir Kara, un des animateurs du mouvement de redressement.
Il a affirmé que son mouvement prendra position et affichera publiquement ses décisions concernant le contenu des projet de loi sur les réformes politiques, «contrairement au FLN, version Belkhadem, qui reste, à ce jour sans position», a-t-il soutenu. L’orateur s’est dit globalement satisfait par le contenu des réformes, citant à titre d’exemple la loi électorale qui «assure davantage de transparence et permet l’accès aux candidatures en collectant seulement 400 signatures». Interrogé sur l’éventualité de voir les redresseurs joindre l’acte à la parole et se présenter aux prochaines échéances électorales avec leurs propres listes, l’ex-ministre du Tourisme dira qu’il est confiant quant au «départ de Belkhadem de la direction du Front de libération nationale avant la fin 2010».
«Nous espérons pouvoir unir les rangs du parti après le départ de l’actuel secrétaire général du parti», a-t-il indiqué. Sur un autre plan, notre interlocuteur dira que le mouvement de redressement continue de mobiliser la base militante et compte de plus en plus de militants en son sein. «Près de 20 députés se sont engagés avec le mouvement et bien d’autres nous soutiennent», a-t-il souligné. Une dynamique qui devrait se poursuivre dans les prochains jours et sera couronnée par l’installation de mouhafadhat dans plusieurs wilayas du pays, à l’image de Béjaïa, Aïn Defla, Mascara, Aïn Temouchent et Mostaganem.
M. Kara affirme que le mouvement de redressement ne cesse de gagner de nouveaux adhérents et que l’actuelle direction du parti est de plus en plus isolée. «Les militants savent pertinemment que l’avenir est avec le parti authentique que nous représentons et non pas avec l’actuelle direction nationale chapeautée par Abdelaziz Belkhadem», a ajouté notre interlocuteur. Tout en réitérant son attachement au dialogue, Mohamed- Seghir Kara dira que le dénouement de la crise au sein du vieux parti «est possible et se fera sans Abdelaaziz Belkhadem».
Par Aomar Fekrache
