FLN/Abdelkrim Abada : un appel à dépasser les divergences

FLN/Abdelkrim Abada : un appel à dépasser les divergences
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Toutes les occasions sont bonnes pour les protagonistes de la crise que vit le FLN, depuis plusieurs années maintenant et, plus particulièrement, depuis la dernière session ordinaire de son comité central, pour exposer et défendre leurs positions respectives et, partant, pour tenter de rallier à leurs camps respectifs de nouveaux militants.

Samedi dernier, 20 avril, le chef de file du mouvement dit d’évaluation, M. Abdelkrim Abada, a profité de sa présence à une fête familiale, une invitation que lui avait adressée un militant du FLN de la ville de Fouka, connu pour son opposition à l’ancien secrétaire général du parti, pour exposer devant un parterre d’invités, dont de nombreux militants du même bord, son appréciation de la situation prévalant au sein du FLN et les actions à entreprendre pour la dépasser. Tout en regrettant une telle situation, « préjudiciable, a-t-il dit, à la notoriété du FLN et à celle de ses militants », il n’a pas hésité un seul instant à en imputer la responsabilité et la persistance « aux anciens responsables et à d’autres encore en poste pour lesquels le FLN n’était, a-t-il déclaré, qu’un outil pour s’enrichir illicitement ».

Insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts entamés depuis le 9e congrès, il a appelé les membres du comité central « à mettre en avant les seuls intérêts du FLN » et ce, a-t-il expliqué, « en portant à la tête du parti un homme propre et compétent », et les militants de base « à dépasser leurs divergences et à unir leurs rangs ». Pour le coordinateur du « mouvement d’évaluation », ce sont là « les meilleures voies pour effacer les séquelles des pratiques négatives de l’ancienne direction », séquelles, a-t-il poursuivi, qui « ont affaibli le parti et réduit son poids dans la société ».

Ces appels au dépassement des divergences et à mettre en avant les seuls intérêts du FLN voient, selon nombre de présents, « leur portée singulièrement limitée par l’insistance de M. Abada sur son opposition à tout retour aux postes de responsabilité, et ce, aussi bien au niveau local que national, des partisans de l’ancienne direction… »

Revenant sur le refus de son mouvement d’aller, directement, après le retrait de confiance à l’ancien secrétaire général, M. Abdelaziz Belkhadem, à une élection de son successeur, M. Abada l’a justifié par deux raisons : « la pléthore de candidatures peu consistantes suscitée par l’autre bord à l’effet de permettre le retour à la tête du parti du secrétaire général désavoué, et la nécessité de prendre son temps pour trouver l’homme qui, par ses compétences, son amour du parti et son charisme, le ferait sortir de la difficile situation dans lequel l’ont plongé Belkhadem et ses hommes… »

Plus explicite à propos de ce dernier point, le chef de file du « mouvement d’évaluation » a clairement déclaré que « le dépassement de la situation actuelle est beaucoup plus fonction d’un large consensus entre les éléments sincères du FLN que d’un recours aux urnes pour élire un secrétaire général… »

Des propos qu’il a toutefois tempérés, dans le cas où, a-t-il dit, « l’autre bord s’en tient à un tel recours », par sa demande « de la constitution d’une commission de candidatures qui aura pour tâches essentielles la réception des candidatures et leur étude selon des critères rigoureux qui feraient barrage à celles sans consistance dont le seul objectif est de ramener le FLN à la case départ… ».

Mourad Bendris