FLN : Saâdani pour un front national de soutien à Bouteflika

FLN : Saâdani pour un front national de soutien à Bouteflika

Le début du mois prochain sera ponctué par le retour du FLN, à sa tête, Amar Saâdani, qui investira à nouveau la scène publique. S’étant passé de toute activité partisane depuis le 10e congrès de fin mai dernier, l’ex-parti unique fera sa rentrée le 4 octobre, à l’occasion de la tenue de la première session de son comité central post-congrès.

Outre l’aspect organique qui caractérisera les travaux de cette rencontre, Saâdani va soumettre aux instances de son parti la proposition de créer un front national pour soutenir le programme du président de la République. Ce projet ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’auparavant l’Alliance FLN-RND-MSP, créée en février 2004, avait porté à-bras-le-corps le programme de Bouteflika et a soutenu ses mandats électoraux. Elle s’est gravitée autour de la sphère présidentielle pendant neuf ans durant, jusqu’à ce que le MSP -version Aboudjerra Soltani-, lequel était à la tête de ce parti, ne décide, fin décembre 2011, de se séparer de ses alter égos, qui n’étaient autres qu’Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia. Et, paradoxalement, c’était ce dernier, non moins actuel chef de cabinet auprès de la présidence de la République, qui avait annoncé la couleur, en appelant, le 10 juin dernier -date de son retour à la tête du RND- à la constitution d’une alliance composée des formations politiques loyales envers le chef de l’État. Quelques jours plus tard, Amar Saâdani a réservé à ce qui semblait à un refus de joindre sa voie à celle de Ouyahia. À vrai dire, voyant son parti revigoré depuis la tenue de son 10e congrès à la faveur des soutiens politiques tous azimuts, le chef du FLN n’a pas voulu engager son organisation dans une alliance qui risquerait de le noyer dans des initiatives communes pouvant le réduire à un simple appareil téléguidé. En revanche, si son parti serait la locomotive de l’Alliance, il aurait été d’accord avec l’initiative, avait-il, alors, laissé entendre. Lors de ses sorties publiques qui s’en sont ensuivies, Ouyahia a même dû faire l’impasse sur la question après les réticences de son alter égo du FLN, qui semble l’avoir pris à revers en «reprenant» à son compte l’initiative, en parlant, lui, de «Front national de soutien au programme du président de la République».



En effet, il sera question, lors de la session du comité central du FLN d’octobre prochain, que les cadres de cette instance ainsi que ceux du bureau politique (BP) traitent de la proposition de Saâdani. D’ailleurs, c’est ce qu’à confirmé hier Saïd Bouhadja, ex-membre du BP, chargé à la communication du parti, joint par téléphone à ce propos. Même si, d’autre part, ce cadre politique a déclaré ignorer la teneur du projet.

Et d’ajouter que le secrétaire général est le seul à détenir des informations au sujet d’une initiative qui est la sienne, et sur laquelle il dispose de pleines prérogatives, a-t-il souligné. «À mon avis, je pense que la proposition de créer un front intérieur qui émane du secrétaire général de notre parti sera étudiée au niveau du CC et du BP. Chaque membre de ces instances émettra ensuite son propre avis sur la question, avant que les principes d’une telle initiative ne soient adoptés», fera savoir Bouhadja. Ainsi, l’occasion sera donnée à Saâdani de s’approprier d’un projet et de ratisser large autour de sa constitution.

Car, faut-il rappeler, en juin dernier, le chef du FLN avait appelé à la constitution d’une alliance associant, outre les formations traditionnelles qui s’agglutinent autour du chef de l’État, les associations de la société civile, ainsi que tous ceux qui ont mené campagne en faveur de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika. Contrairement à lui, donc, Ouyahia veut restreindre l’association aux seules formations politiques réputées être proches du sérail. Du coup, il semblerait que cette position a joué des tours au chef du RND et va en faveur de son frère ennemi politique.

D’ailleurs, en plus de la position pas peu hostile du FLN, l’éclipse politique total du MPA d’Amara Benyounès et la réponse confuse d’Amar Ghoul (TAJ), sur cette initiative, en sont les facteurs aggravants ayant amené Ouyahia à prendre du recul par rapport à une proposition, qui était initialement la sienne. Quand bien même il en avait fait le fer de lance de son retour aux commandes du RND, en juin dernier.

Pour ce qui est des autres points qui seront abordés, lors de cette session, il y aura le débat et l’adoption du règlement intérieur du parti et de celui du comité central, ainsi que l’adoption des commissions permanentes et le plébiscite du bureau politique du FLN. Ceci sur le plan organique. D’autre part, le dossier de la révision de la Constitution fera son retour, aussi bien d’ailleurs que celui inhérent au renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Deux questions attendues avant la fin de l’année en cours. Lors de cette session, le FLN devra réitérer son soutien à la politique du gouvernement. Précisément, le parti de Saâdani apportera son appui au plan d’austérité lancé par l’Exécutif national en vue de dépasser la crise économique.

Farid Guellil