Les observateurs de la scène politique sont déconcertés. Ils n’arrivent pas à comprendre comment et pourquoi les deux partis du pouvoir, les deux partis qui trônent sur la majorité des Assemblées élues, les deux appareils de l’Etat s’enlisent dans des crises sans fin. Alors, crise de partis ou crise de pouvoir ?
Le conflit du FLN est connu. Le secrétaire général, Amar Saâdani, imposé par un coup de force lors d’une session très tendue du Comité central, a fait l’unanimité contre lui : il est contesté par le groupe de Belayat, celui de Belkhadem, les redresseurs et les parlementaires. La création de nouvelles mouhafadhas a donné lieu à des mouvements de protestation des militants dans toutes les wilayas concernées.
Depuis l’annonce de la date du congrès, pour les 28, 29 et 30 mai prochain, toutes les tendances sont réunis pour destituer Saâdani. Une action en justice est prévue. Au RND, le fait est un peu surprenant. Au moment où l’on croyait que le parti jouit d’une stabilité, les choses ont brusquement bougé.
C’est la tête du secrétaire général, Abdelkader Bensalah, qui est demandée. En effet, 230 sur 350 membres du conseil national du parti ont signé une pétition visant à pousser Bensalah vers la porte de la sortie. Il faut dire que durant son règne, le RND est devenu un parti aphone dont les positions sont très rares. On voulant faire la paix avec tous, M. Bensalah a fini par voir se déclarer la guerre contre lui. Ses adversaires veulent son départ lors de la prochaine réunion du Conseil national. Ayant toujours cherché à camoufler la crise, le parti est sorti de son mutisme il y a quelques jours à l’occasion d’une réunion du secrétariat national.
Le RND a évoqué sa crise en parlant de tentative de déstabilisation. «Porter atteinte à la stabilité du parti en cette conjoncture vise à brouiller les cartes et à entraver le processus des réformes globales initiées par le président de la République et soutenues par le RND, notamment la révision de la Constitution, étant le document à même de renforcer les institutions de l’Etat et d’ancrer les valeurs de la démocratie et des libertés», a écrit le RND dans son communiqué. Visiblement, il tentait de raisonner les contestataires. Mais ces derniers sont plus que jamais déterminés à en découdre avec le premier responsable du parti.
Alors qu’au FLN, des parties puissantes veulent le retour de Belkhadem, ancien secrétaire général, il semble que le destin du RND n’est pas loin de celui de son allié objectif au sein du gouvernement.
Car, au RND aussi, l’on veut le retour d’Ouyahia.
Les deux hommes qui sont sorties par la petite porte reviendront-ils alors par la grande porte ? . Fateh .H
