Le mouvement des redresseurs du Front de libération nationale refait surface. Né fin 2010 avec comme objectif de faire tomber Belkhadem, tout le monde pensait, désormais, que le comité central ayant retiré sa confiance au secrétaire général, ce mouvement n’avait plus raison d’être. Et pourtant !
Kamel Amarni – Alger Le Soir) – «L’urne a tranché en notre faveur, certes. Mais le retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem n’est pas une finalité en soi», lance d’emblée le coordinateur national du mouvement, Abdelkrim Abada, à l’ouverture d’une réunion avec les coordinateurs de wilaya, organisée hier samedi au siège national des redresseurs à Draria.
De suite, il énonce les qualités dont doit jouir le prochain secrétaire général. «Le futur SG doit être d’une probité irréprochable. Il doit être propre sur tous les plans : matériel, historique, etc. Il doit être consensuel et avoir une présence réelle sur le terrain». Or, fera-t-il remarquer, «il y a des gens qui essayent de polluer l’atmosphère avec leur jeu de coulisses». Le mot est lâché : même si Abada s’est bien gardé de citer des noms, l’objectif de cette sortie des redresseurs est sans doute de contrer des candidatures «émergentes».
Particulièrement, il est question de Abdelkader Hadjar, Amar Saïdani, Abdelaziz Ziari et bien d’autres noms qui multiplient les démarches pour s’imposer comme futur chef du FLN. Succédant à Abderrachid Boukerzaza qui confortera l’intervention de Abada, l’ex-ministre de la Formation professionnelle, Hadi Khaldi, se montrera plus explicite. «Il y a des manœuvres en ce moment. C’est comme si on nous disait : vous ne voulez pas de Belkhadem ? Eh bien on vous désignera Abdelaziz !» Pour mieux se faire comprendre, il n’hésitera pas à préciser son tir : «Il y a trois ou quatre têtes qui bougent en ce moment. Or, ces gens-là étaient le noyau dur, celui qui a fait le congrès. Celui qui a désigné quasiment le comité central. Rappelez- vous 2007. Qui nous a inventé cette histoire de candidature par computer ?» Là, tout le monde aura compris. Khaldi parle de ses anciens collègues ministres qui siègent au bureau politique, à savoir Rachid Harraoubia, Tayeb Louh, Amar Tou et Abdelaziz Ziari. «Il est hors de question que ces gens-là, qui viennent à la dernière minute, s’érigent en chefs sur nous.» C’est donc bien parti pour que l’on assiste à une guerre des coulisses sans état d’âme avant que ne soit convoquée la session du comité central pour élire le secrétaire général du parti. En tout cas, les redresseurs mettent en garde : «Nous serons toujours là !»
K. A.