Poursuivant son offensive sur le terrain, en faveur du cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, a lancé, hier, une nouvelle opération : celle consistant à occuper les réseaux sociaux et l’espace internet. Pour ce faire, un véritable dispositif de guerre est mis en place.
«Nous accusons un énorme retard dans ce domaine», lançait, à ce sujet, le SG du FLN devant les chargés de la communication des 120 Mouhafadhas du parti, ainsi que les membres de la nouvelle organisation estudiantine créée la semaine dernière et dénommée, tout bonnement, «Jil Bouteflika».
C’est donc une armée d’internautes que mobilise l’ex-parti unique et dont la mission sera, essentiellement, de défendre le bilan de Bouteflika et, cela va de soi, le cinquième mandat.
Dans une longue intervention à l’occasion de l’installation de ce groupe de communication, Ould-Abbès profitera de l’occasion pour lancer quelques messages. D’abord en direction des initiateurs d’une tentative mort-née, consistant en une collecte de signatures et chapeautée par Ammar Saâdani. «Certains parlent de collecte de signatures ! Mais, quelles signatures ! Ces derniers mois, nous avons gagné trois élections et cela, certains ont tendance à l’oublier. Le FLN contrôle désormais 36 assemblées de wilaya et plus de 700 Assemblées communales.»
Ce disant, Ould-Abbès annoncera le ralliement de nouvelles Assemblées communales, qui rejoignent officiellement le parti, dont huit à Laghouat. Et là, le message est surtout destiné à l’autre ancien secrétaire général du FLN et ancien chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem ! Cette région est, pour cause, son fief traditionnel et c’est d’ailleurs à partir de cette région que Belkhadem a entamé, depuis quelques jours, une campagne de proximité que ses partisans présentent comme étant une première étape en vue de son retour au devant de la scène en prévision des prochaines élections présidentielles.
Ceci étant, Ould-Abbès lancera un autre message en direction du président du Mouvement populaire algérien, l’ancien ministre Amara Benyounès. «Certains nous reprochent de parler ou de monopoliser le Président. Ceux-là n’ont vraiment rien compris ! Je leur rappelle que le Président Bouteflika n’est pas le président d’honneur, mais le président tout court du Front de libération nationale.» Une manière de faire comprendre que tout ce qui se fait au niveau du FLN , c’est avec, au moins, l’accord du premier concerné.
Ce n’est également nullement un hasard si Ould-Abbès évoquera dans ce même discours la visite en cours du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bédoui, dans la wilaya de Sétif.
Bédoui qui, depuis quelques semaines également, est chargé d’une mission bien précise : faire la promotion du bilan des «réalisations des quatre mandats», et une campagne ouvertement assumée pour le cinquième mandat. C’est exactement le même rôle qu’avait joué Abdelmalek Sellal en 2013 et 2014. Au niveau institutionnel et gouvernemental, c’est donc Bédoui qui mène la campagne du cinquième mandat, faisant ainsi jonction avec le FLN que préside Abdelaziz Bouteflika et qui, lui, mène la même campagne, sur le plan politique et partisan.
K. A.