L’instance exécutive aura également pour mission de représenter le parti sur la scène politique.
La situation se complique davantage au FLN. Le parti va se retrouver désormais avec deux états-majors. L’instance exécutive de la direction unifiée a été officiellement mise en place à l’issue d’une réunion tenue samedi dernier, indique un communiqué rendu public hier. «Nous avons installé l’instance exécutive de la direction unifiée pour lier notre action», a affirmé Abderahmane Belayat qui est le coordinateur de cette instance.
Notre interlocuteur explique que cette direction regroupe toutes les tendances confondues qui contestent les agissements de Saâdani. Composée de 21 membres, cette direction aura comme priorité de remettre le parti sur le bon chemin. «Toutes les tendances s’accordent à dire que la priorité est de mettre fin à cette situation de vacance et d’élire un secrétaire général à la tête du parti», précise M.Belayat.
En plus clair, les opposants sont plus que jamais déterminés à chasser Amar Saâdani. Pour M. Belayat, ce n’est plus une revendication, mais une exigence. «Des militants de la base font pression pour convoquer une réunion du comité central et en finir avec cette situation critique qui nuit à l’intérêt du parti», a-t-il indiqué.
La nouvelle direction va relancer le dossier de la demande, afin de décrocher une date pour la tenue du comité central. «La décision de l’administration est déterminante», a estimé le coordinateur de l’instance, en précisant toutefois que «l’administration doit cesser d’être du côté de Saâdani».
En attendant cette réunion, les adversaires de Saaâdani ne perdent pas de temps. Ces derniers vont multiplier leurs actions de mobilisation sur le terrain pour corser leur mouvement. «Nous allons diffuser de façon intense et plus correcte la prise de conscience chez les membres du comité central», a-t-il assuré. L’instance exécutive aura également pour mission de représenter le parti sur la scène politique. Cette direction va donc mettre de l’ombre à celle de Saâdani.
Avec l’agenda politique actuel, M.Belayat souligne que cette instance va accomplir le rôle du parti sur le terrain. «Il y a plusieurs questions qui nous interpellent», estime notre interlocuteur en précisant entre autres la dissolution du Parlement, le découpage administratif, la révision de la Constitution, la fermeture de l’ambassade d’Algérie en Libye. Sur le chantier de la révision de la Constitution, M.Belayat a fait savoir qu’un groupe d’études sera mis en place ces jours- ci pour examiner le document de la présidence et élaborer des propositions.
Sûr de lui, M.Belayat dit qu’il va participer aux consultations à travers un rapport qui regroupe les propositions du parti. Même s’il n’a pas été convié aux consultations, M.Belayat va présenter sa contribution à la commission présidée par M. Ouyahia. Ces actions vont certainement irriter la direction de Saâdani. Vivement contesté par les militants depuis sa désignation à la tête du parti, l’ancien président de l’APN risque à tout moment de plier bagage.
Les dernières révélations de la presse française sur ses biens en France, ainsi que le recul de la présence du parti dans le nouveau gouvernement ont renforcé les rangs des mécontents. Les sanctions prises par la direction du parti contre six membres du comité central, dont Abderahmane Belayat ont également exacerbé les tensions au sein du groupe. Devant cet état de fait, la crise qui mine le parti majoritaire est loin de connaître son épilogue.