Les leaders politiques multiplient les sorties médiatiques pour commenter les projets de loi soumis à l’APN
Le projet de réformes politiques capte l’attention de la classe politique nationale. Les partis de l’Alliance présidentielle et ceux de l’opposition continuent d’exprimer leur position sur les avant-projets de loi adoptés lors du dernier Conseil des ministres tenu les 11 et 12 septembre derniers.
Le FLN est l’un de ceux qui multiplient les sorties médiatiques sur le sujet. Jeudi dernier, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, était l’hôte de la wilaya de Chlef.
Lors d’une rencontre régionale de formation consacrée à la promotion de la femme dans les assemblées élues, il a insisté sur l’obligation pour la femme de s’impliquer davantage dans la vie politique en adhérant aux formations politiques considérées comme «seul cadre susceptible de lui permettre de renforcer sa place au sein des assemblées élues». Belkhadem a assuré que le FLN présentera, lors des prochaines échéances locales, des candidates aux assemblées locales dans les 1541 communes du pays. Par ailleurs, il assistera aujourd’hui à Alger, aux travaux d’un colloque des jeunes pour le soutien de la cause palestinienne, organisé par l’Unja. Aussi, il ne manquera certainement pas de revenir sur des dossiers phares de la rentrée telles la loi électorale, la loi sur les partis et celle portant sur l’information. Toujours du côté de l’Alliance, il n’est pas exclu que le RND organise une journée d’information pour un débat sur ces questions lors des prochains jours. Quant au MSP, son leader Bouguerra Soltani a déjà fait connaître sa position à ce sujet. D’autres partis n’ont pas manqué de s’exprimer. Le Parti des travailleurs a réuni son bureau politique mercredi dernier pour sa positionner quant aux projets de réformes.
Intervenant à l’ouverture de la session, la secrétaire générale Louisa Hanoune, qui a qualifié de «transparentes» les réformes prévues dans ces projets de loi, a cependant émis «des réserves» jusqu’à «l’adoption de ces lois par le Parlement». Pour sa part, le Front national algérien organisera ce matin le rassemblement annuel des femmes militantes à Alger. Une occasion pour le président du parti, Moussa Touati, d’aborder l’actualité nationale, notamment les projets de réformes politiques et la position de sa formation.
Le mouvement Ennahda a, lui aussi, prévu un rassemblement pour aujourd’hui à Alger. Il s’agit de la conférence nationale des cadres du parti. Les responsables de cette formation islamiste débattront à cette occasion de l’évolution de la situation du pays à la lumière des réformes. Le parti AHD 54, qui ne s’était pas prononcé en faveur des réformes politiques et la démarche engagée par les pouvoirs publics, tiendra ce matin à Alger une conférence de presse. Son président Ali Fewzi Rebaïne s’étalera sans doute sur ce chantier des réformes. L’université d’été du mouvement El Islah a commencé hier en présence du secrétaire général, Akouchi Hamlaoui qui a évoqué les lois sur les partis et sur les élections ainsi que celles concernant le renforcement de la liberté de l’information et la promotion de la participation politique de la femme.
Les partis ont choisi cette fin de semaine pour se pencher sur les réformes car même du côté du gouvernement les choses évoluent rapidement. Les ministres ont déjà commencé a expliquer les textes relevant de leur département devant les députés. Ainsi, ce jeudi, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a présenté le projet de loi organique relatif au régime électoral devant la commission des affaires juridiques de l’Assemblée populaire nationale.
Le ministre a expliqué que la philosophie des amendements prévus par ce projet de loi place le citoyen au coeur des réformes.
La veille, soit le mercredi passé, c’était au ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaiz, de présenter devant la commission des affaires juridiques de l’APN, le projet de loi sur la participation de la femme au niveau des assemblées élues et celui relatif au cas d’incompatibilité avec le mandat de député. Le ministre a défendu les deux projets de loi. Sur le premier projet, il a relevé que le taux de représentation de la femme à hauteur de 33% est justifié par sa faible présence dans les organisations et institutions électives à caractère politique. Sur le second projet, le ministre explique qu’il vise à assurer l’entière disponibilité des élus aux missions de représentation des électeurs au Parlement.
Il faudrait s’attendre à ce que les leaders politiques multiplient leurs déclarations dans les prochains jours. Le paysage politique se réanime ainsi à la faveur de l’adoption, le 12 septembre dernier, par le Conseil des ministres des derniers projets de loi inscrits au titre des réformes.