À moins d’un mois des élections législatives en Algérie, le Front de libération national (FLN) paraît plus divisé que jamais. Pas moins de 220 membres de son comité central (sur 351) réclament une session extraordinaire pour procéder au remplacement du secrétaire général du parti, Abdelaziz belkhadem.
La fronde souffle à nouveau au sein du Front de libération national (FLN), dans le prolongement de la crise qui le secoue depuis 2010, laquelle avait vu la naissance d’une dissidence comprenant plusieurs ministres. Après une réunion au siège du parti, lundi, 220 membres du comité central du parti [qui en compte 351, NDLR] ont appelé à la convocation d’une « session extraordinaire dans les plus brefs délais ».
L’objet du courroux des contestataires : le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, accusé d’avoir élaboré des listes aux législatives du 10 mai « sur la base du népotisme, des allégeances et de l’influence de l’argent, lesquels ont suscité des foyers d’anarchie et de division dans les rangs du parti », affirme le communiqué du FLN. En conséquence, la prochaine réunion réunion devra permettre, selon le texte, de « pouvoir dans le cadre de la légalité et de la démocratie sauver le parti et corriger sa trajectoire par l’élection d’une nouvelle direction pour la gestion de ses affaires ».
Retrait de confiance
Ministre d’État et représentant personnel du président algérien Abdelaziz Bouteflika, Belkhadem est à la tête du FLN depuis 2005, après la chute de l’ancien secrétaire général et ex-Premier ministre Ali Benflis. « La réunion d’aujourd’hui n’est pas celle du comité central, mais nous la considérons plutôt comme une action d’expression de mécontentement et un sit-in de protestation qui a regroupé une soixantaine de membres du Comité central et plusieurs autres jeunes » a déclaré à l’agence APS Kassa Aïssi, chargé de la communication du FLN.
« Notre réunion d’aujourd’hui (lundi) est un acte politique dont le but est de faire pression sur le secrétaire général afin d’organiser une session extraordinaire du comité central », a déclaré l’un des principaux dissidents, l’ancien ministre Mohamed Seguir Kara. « Pour imposer le retrait de confiance, il suffit d’avoir les voix de 50% des membres du comité central plus un membre. Après quoi, les présents désigneront une équipe qui gérera les affaires du parti jusqu’à la convocation d’un congrès extraordinaire après les élections-t-il », a ajouté.
La crise survient alors que la campagne électorale pour les législatives du 10 mai débutera dans moins d’une semaine, le 15 avril. Le FLN devrait entrer dans la course en rangs dispersés, les dissidents ayant décidé de participer au scrutin avec des listes indépendantes qui concurrencent celles de leur propre parti. Le parti historique compte 136 des 389 sièges de l’Assemblée.
(Avec AFP)