Le secrétaire général du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, est longuement revenu hier, lors d’une réunion avec les parlementaires du parti, sur les dernières émeutes qu’ont connues plusieurs régions du pays.
D’emblée, M. Belkhadem a souligné que les manifestations du 5 octobre 88 n’ont aucun rapport avec les dernières émeutes. En 1988, a-t-il dit, le prix du baril de pétrole était à 9 dollars, les caisses étaient presque vides et les projets gelés. Aujourd’hui, les projets avancent et le pays dans l’aisance financière, a-t-il fait remarquer. Pour éviter qu’un tel scénario ne se reproduise à l’avenir, M. Belkhadem a demandé aux élus du parti, qu’il a invités à se rapprocher davantage du citoyen, d’être à l’écoute des jeunes, leur rappelant qu’ils seront un jour appelés à rendre des comptes au peuple.
Dans le même sillage, il a fait savoir que des cadres du parti sont déjà sur le terrain pour expliquer à la base militante, mais aussi, et surtout, aux citoyens que les portes de l’espoir sont ouvertes et qu’«on ne peut pas satisfaire tout le monde à la fois». «Nous sommes convaincus qu’il est impératif d’ouvrir des espaces de dialogue et de médiation pour permettre aux jeunes d’exprimer leurs préoccupations de manière pacifique», a-t-il dit. L’intervenant a souligné qu’un diagnostic est nécessaire pour trouver une solution aux causes qui ont généré les dernières manifestations, car, a-t-il expliqué, l’augmentation du prix de l’huile et du sucre n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. En guise de solution, il a appelé à une lutte sans merci contre le commerce informel et la corruption et le renforcement des mesures de contrôle. «A Ouargla, des citoyens ont manifesté contre les coupures d’électricité, alors qu’à Annaba, des lycées ont organisé une grève pour demander l’allègement du programme», a-t-il expliqué. Le même orateur a mis l’accent sur les efforts consentis par l’Etat depuis l’indépendance de notre pays, en reconnaissant qu’il reste encore beaucoup à faire pour les jeunes. M. Belkhadem estime nécessaire l’ouverture d’espace de médiation et de dialogue pour permettre à la franche juvénile de s’exprimer pacifiquement, pointant du doigt certains médias étrangers qui ont tenté de salir l’image de notre pays. «Dire que les manifestants demandaient du pain est une atteinte à la dignité du peuple algérien», a-t-il expliqué, invitant la presse à informer convenablement le lecteur. En outre, il a insisté sur la transparence, l’honnêteté, appelant les responsables de l’Education nationale à dispenser des cours de civisme. En outre, la même voix a répondu à ceux qui ont reproché au parti majoritaire aux assemblées élues de n’être pas sorti sur le terrain pour appeler au calme, précisant que les militants ne sont pas obligés d’afficher leur appartenance politique. La quasi-totalité des Algériens n’a pas suivi les fauteurs de troubles, parce qu’elle refuse, a-t-il argumenté, revivre ce qu’elle a vécu durant la décennie noire. Enfin, le même orateur a estimé nécessaire de tirer des leçons, chercher les causes et trouver des solutions qui s’imposent. «Il ne faut pas dire que ce qui nous est arrivé est derrière nous», a-t-il conclu, soulignant que la jeunesse algérienne constitue l’avenir du pays. Sur un autre plan, M. Belkhadem a indiqué que deux parlementaires ont été élus à la vice-présidence du Sénat.