FLN : Belkhadem au banc des accusés

FLN : Belkhadem au banc des accusés

Les redresseurs du Front de libération nationale reviennent à la charge, encore une fois, pour qualifier le secrétaire général du FLN de «Chiite». La pire insulte qu’on puisse adresser au SG du FLN.

En effet, les animateurs du mouvement de redressement du FLN ont accusé le secrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Belkhadem, d’être un Chiite, après l’avoir accusé, à maintes reprises, d’être un islamiste ou encore un salafiste.

Lors d’une conférence de presse organisée sur les hauteurs d’Alger, les animateurs du mouvement de redressement du FLN sont revenus, encore une fois, pour accuser Belkhadem de menteur et de falsificateur de documents, en faisant allusion aux signatures à son maintien, récoltées parmi les membres du comité central du parti.

Réagissant à la déclaration faite hier par Belkhadem, Djamel Benhamouda a affirmé ne pas être en mesure «de quitter le FLN» Selon Benhamouda, le soutien affiché par le SG du FLN au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’est qu’une formalité, car au fin fond des choses, Belkhadem ne pense qu’à sa propre personne. Benhamouda s’est dit convaincu que l’objectif du SG est la présidentielle de 2014. «En 2009, lorsque j’ai rencontré Belkhadem, dans son bureau pour préparer la campagne de Bouteflika, je l’avais interrogé sur les chances du président. Sa réponse était : Bouteflika sera réélu, mais plutôt posez-moi la question sur les candidats de 2014», raconte-t-il. «Je n’ai aucun doute, les présidentielles de 2014 est l’objectif de Belkhadem. Il avait tout programmé depuis cette date. Il veut le devenir à tout prix».

Si le secrétaire général a accepté de mettre la confiance des membres du comité central à l’épreuve de l’urne et au vote à bulletin secret, la démarche est soupçonnée par ses adversaires. «Le recours à l’urne ne sort pas des habitudes, dont Belkhadem nous a habitués. On ne le rejette pas et on n’en a pas peur, à condition que le vote soit transparent et cela par notre présence à son organisation pour prendre à témoin l’opinion, car Belkhadem a corrompu les huissiers de justice. Nous rejetons catégoriquement la présence des huissiers de justices», dira Benhamouda qui ajoute que si le vote soit propre et transparent, Belkhadem ne restera pas plus de 30 minutes à la tête de FLN. «Si le vote sera transparent Belkhadem rentrera chez lui trop tôt».

Revenant à la préparation de la session ordinaire du comité central du FLN, prévue pour le 31 janvier à l’hôtel El-Riadh d’Alger, les animateurs du mouvement de redressement redoutent un acte de force du SG du FLN, comme celui de la réunion de juin dernier. Selon Benhamouda, Belkhadem prépare des «baltaguias» pour l’assister, ce jeudi. Car, selon lui, l’utilisation de «baltaguia» est devenue une coutume pour faire face à tous ceux qui ne partagent pas ses avis. «Belkhadem a commencé de mobiliser des «baltaguias» au niveau de plusieurs wilayas qui commencent à déferler sur les hôtels environnants de l’hôtel El-Riadh pour se préparé à l’affrontement physique. Selon l’orateur, si la confiance sera retirée à Belkhadem, lors du vote secret, celui-ci passera à l’autre étape de son plan qui consiste à faire intervenir ces «baltaguias» pour provoquer l’arrêt des travaux du comité central et les suspendre, afin qu’il soit maintenu à la tête du FLN.

Pour preuve de la mauvaise foi du SG du FLN, l’intervenant a cité l’exclusion des contestataires de l’organisation de la session du comité central, ainsi que le choix «unilatéral» du lieu de son déroulement. Sur ce point, ils ont demandé à être intégrés dans la préparation et l’organisation de la session du comité central, et ce, pour assurer un vote transparent. Il a fait savoir que les membres du comité central suspendus aux travaux de la session du comité, qui s’ouvre ce jeudi, sont bien évidement de deux membres du mouvement de redressement, El-Hadi Khaldi et Mohamed-S’ghir Kara. «Leur suspension est illégale et ne repose sur aucun article du règlement intérieur du parti», regrette Benhamouda. Dans ce contexte, Mohamed-S’ghir Kara a tenu a affirmé qu’«il n’a jamais été destinataire d’un courrier officiel de la commission de discipline pour paraître et répondre à des accusations portées à son encontre par la direction nationale du parti FLN». Il est à noter que les contestataires du comité central tiendront, demain, une réunion de coordination, afin d’arrêter leur riposte.

L.A.R.