«L’annonce de la candidature de Bouteflika ne change rien à la situation de Saâdani à l’intérieur du parti», estime un membre du comité
Même si le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, est conforté par la candidature de Bouteflika à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, dont il est l’un des défenseurs les plus zélés, il n’en demeure pas moins que sa contestation au sein du parti monte de plus en plus de plusieurs crans.
Ses dernières déclarations et attaques contre le DRS et toute la polémique qui s’en est suivie, ainsi que le rappel à l’ordre violent du chef de l’Etat ont fini par fissurer le bureau politique qui constituait son ultime appui pour faire passer ses décisions.
En effet, selon une source du parti, cette instance a éclaté et plusieurs membres ont fait savoir à Amar Saâdani qu’ils se démarquent de ses «décisions unilatérales». «L’annonce de la candidature de Bouteflika ne change rien à la situation de Saâdani à l’intérieur du parti», estime un membre du comité central.

Ce dernier se demande comment Amar Saâdani animera la campagne électorale en faveur du 4e mandat de Bouteflika, alors qu’il a fait retourner toute la base militante contre lui. «Moi je peux l’accueillir le plus normalement du monde dans ma wilaya, mais je ne peux pas lui assurer un comportement correct des militants et même des citoyens qui, en majorité, réprouvent ses déclarations qui mettent en péril le pays et ils peuvent le lyncher», explique notre source.
Actionné certainement par les «baltaguia de l’économie» pour reprendre Mohamed Chafik Mesbah, le secrétaire général du FLN se trouve dans une situation peu enviable. Cela même si d’autres sources affirment que le bureau politique du parti est «plus que jamais soudé». «Le bureau politique est uni, je le confirme. Rien ne prouve qu’il y a une division et tout le monde fait son travail. Quant aux déclarations contre le DRS, Amar Saâdani a signifié qu’il les assume», a déclaré le chargé à la communication et membre du bureau politique, Saïd Bouhadja.
Notre interlocuteur, joint au téléphone, précise que les attaques contre le DRS font partie du passé, rappelant l’instruction n° 4 de Saâdani, dans laquelle il a demandé aux cadres du parti de cesser la polémique déclenchée par lui-même. «On ne veut pas revenir au point zéro», ajoute M.Bouhadja. D’autre part, le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, qui tient toujours à son poste, considérant que le poste de secrétaire général est vacant, a signé un communiqué descendant en flammes Amar Saâdani, accusé d’avoir «occupé et confisqué» les bureaux du secrétariat général.
Rendant hommage à l’ANP et au DRS, le bureau politique de Belayat a annoncé, de nouveau, la tenue dans les plus brefs délais d’une session extraordinaire du comité central, en vue d’élire un nouveau secrétaire général.
Pour ce faire, il a appelé à la mobilisation de l’ensemble des membres du comité central, instance souveraine entre deux congrès. Abderrahmane Belayat interpelle les autorités administratives de la wilaya d’Alger quant au dossier déposé pour la tenue de la réunion du comité central, assurant qu’il remplit toutes les conditions exigées par la loi en vigueur. «L’ignorance de cette demande, sous quelque prétexte que ce soit, ne fera qu’exacerber la crise», a-t-il averti.