Flambée des prix des voitures et des produits de consommation : Les députés épinglent le gouvernement

Flambée des prix des voitures et des produits de  consommation : Les députés épinglent le gouvernement

Représentant de la coalition ou de l’opposition, les intervenants ont tous interpellé le gouvernement sur cette «arnaque».

La polémique sur les prix des véhicules montés était au centre des interventions des députés. Lors de l’examen du projet de loi sur la protection du consommateurs, hier, les membres de l’Assemblée populaire nationale étaient unanimes à dénoncer la flambée des prix, censés être à la portée des citoyens. Représentants de la coalition ou de l’opposition, les intervenants ont tous interpellé le gouvernement sur cette «arnaque». «C’est une réalité amère. Les voitures montées en Algérie sont à des prix exorbitants et indisponibles», a regretté Saïda Bounab, élue d’Alger. Cette représentante du FLN se plaint des complications auxquelles est confronté le citoyen lambda. «Le client doit attendre six mois ou une année pour pouvoir acheter une voiture qui est plus chère que celle de l’importation», a-t-elle déploré. Ferhat Chabekh, député du RND a continué sur cette lancée en interpellant le gouvernement sur la protection du consommateur devant la flambée vertigineuse des voitures qui sont introuvables. Selon lui, les prix des véhicules ont augmenté à 200%.

«Est-ce que c’est normal que l’Etat finance, à travers des crédits, les projets de montage en Algérie et leur accorde une exonération des taxes douanières et au final le prix du véhicule soit facturé au double?», s’est-il interrogé, tout en rappelant que l’objectif fixé au départ était de mettre le prix à la portée des citoyens. Ce député a appelé le ministère du Commerce à renforcer le contrôle pour mettre un terme aux spéculateurs qui jonglent avec les prix. Le député de l’alliance El-Adala, Nahda et

El-Bina, Slimane Chenine, pense que la question de la détérioration de la valeur du dinar pour justifier la flambée des prix est un argument qui ne tient pas la route. «Les lois s’appliquent uniquement sur les commerçants et les simples citoyens mais elles ne s’appliquent pas sur les importateurs», a-t-il fait remarquer, tout en soutenant que le problème est là. Aouinette du Front El Moustakbel a reproché, sans ambages, au gouvernement la situation que connaît actuellement le marché du véhicule en Algérie.

«Expliquez-nous, ce qui se passe dans ce secteur», a-t-il demandé à l’adresse du ministre du Commerce, tout en qualifiant la situation d’anarchique. Idem pour le député indépendant, Mohamed Abdelhadi, qui soutient qu’ «il est inconcevable que des véhicules montés en Algérie et exonérés des taxes douanières soient plus chers que ceux de l’importation». Les députés sont revenus en force sur la flambée des prix des produits alimentaires et le détournement des produits subventionnés qui est à l’origine de la pénurie du sachet de lait. Ils ont imputé la responsabilité au département du commerce en relevant l’absence de contrôle sur le terrain. Sur ce plan, c’est la débandade totale. Les commerçants exposent des produits et des boissons au soleil, sans craindre la moindre sanction. Ces derniers osent même augmenter les prix à leur guise. «La protection du consommateur est une mission de l’Etat», a affirmé, Ahmed Zeghdar du FLN. Selon lui, la protection du consommateur doit commencer déjà au sein des usines pour contrôler la qualité des produits. Dans ce sens, les intervenants estiment que le défaut n’est pas dans les lois, mais plutôt dans l’application. «La flambée des prix est la preuve de l’absence de contrôle», a déclaré Mohamed Mokrane. Par ailleurs, dans la présentation de son exposé, le ministre du Commerce Mohamed Bemeradi a expliqué que ce projet de loi intervient pour combler un vide juridique en matière de procédures techniques de contrôle. Selon lui, ce projet de loi vise à élargir le champ de contrôle de la qualité des produits de consommations. «Des enquêtes menées sur le terrain par les services de contrôle du ministère du Commerce ont démontré le non- respect du plafonnement des substances des produits», a reconnu le ministre devant les députés. Le projet durcit les sanctions contre les infractions à la réglementation.

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