Flambée des prix,équilibres budgétaires,épuisement des gisements d’hydrocarbures…L’Algérie en quête d’équilibre

Flambée des prix,équilibres budgétaires,épuisement des gisements d’hydrocarbures…L’Algérie en quête d’équilibre

L’exemple type du règne de l’anarchie et de la désorganisation est donné par la fluctuation des prix des fruits et légumes

Avec une manne pétrolière de 200 milliards de dollars, l’avenir des générations futures n’est point assuré alors que celles d’aujourd’hui n’en finissent pas de peiner.



Les prix du pétrole continuent certes, leur marche en avant (plus de 113 dollars à Londres) mais l’étroite dépendance de l’économie nationale par rapport à ses exportations en hydrocarbures couplée à la demande croissante des besoins de la population algérienne ont faussé les calculs les plus optimistes.

L’émergence d’une économie productrice de richesses est semble t-il reportée aux calendes grecques. Un objectif encore au stade de débat qui met en exergue l’échec ou l’impuissance de ceux qui ont eu à prendre en charge la gestion des affaires de la nation.

La rente pétrolière a encore de beaux jours devant elle. L’Algérie repose sur une manne pétrolière de plus de 200 milliards de dollars. Paradoxalement, l’avenir des générations futures n’est point assuré alors que celui de celles d’aujourd’hui ne s’annonce pas non plus des plus roses. Cela ne tient qu’à un fil. Il suffit d’un effondrement des cours de l’or noir pour que s’assombrisse l’horizon. Il y a plus préoccupant cependant.

Le sous-sol algérien ne donne pas plus de gaz et de pétrole depuis quelques années. Le taux de renouvellement des réserves est de 50% à peine avait annoncé Saïd Sahnoun, le vice-président amont de Sonatrach. «L’Algérie a… consommé bien davantage que les accumulations de pétrole et de gaz mises à jour», indiquait un bilan de la compagnie nationale des hydrocarbures rendu public au début de l’année 2011. Il y a désormais plus de 36 millions de bouches à nourrir qui, en principe, doivent bénéficier d’un minimum de confort (chauffage, électricité, gaz de ville…).

Un «Smig» qui risque d’être remis en cause si d’autres sources d’énergie ne sont pas mises à jour ou exploitées pour assurer la demande nationale et des revenus substantiels qui ne compromettraient pas le développement du pays. Un jeu d’équilibriste en quelque sorte.

Ce cliché est renforcé par une sérieuse mise en garde de la Banque d’Algérie. «Désormais, l’équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures», a prévenu Djamel Benbelkacem, directeur conseiller de cette institution dans un compte rendu sur l’évolution économique et monétaire en Algérie, présenté le 1er juillet 2012. Avant d’en arriver là, il y a des dysfonctionnements beaucoup plus à la portée des responsables des secteurs en pleine déconfiture. L’exemple type du règne de l’anarchie et de la désorganisation est donné par la fluctuation des prix des fruits et légumes, des viandes (le poulet en particulier) et du poisson, essentiellement la sardine.

D’une semaine à l’autre, à l’occasion surtout de la célébration de certaines fêtes (Mawlid Ennabaoui, Yennayer, Aïd…), les prix s’envolent sans aucune raison apparente, sans explication logique mise à part la spéculation, pour baisser quelques jours plus tard sensiblement parfois puis se diriger vers de nouveaux pics sans donner de répit ou laisser souffler le consommateur.

A titre d’exemple: la courgette a oscillé entre 80 dinars le kilogramme et 180 dinars. La pomme de terre, qui était pendant un moment revenue à un prix plus raisonnable, se négocie, à travers le territoire national, selon les marchés, autour des 50 dinars le kg, le poulet entre 300 dinars et 400 dinars, la tomate tente de petits plongeons sous la barre des 100 dinars pour repartir vers des sommets de plus belle, le poivron s’est vendu dans une fourchette comprise entre 90 dinars et 160 dinars… La liste est trop longue.

Le casse-tête n’en finit pas. Pourquoi paie-t-on aussi cher des produits qui étaient et devraient toujours être pratiquement à la portée de toutes les bourses? Les Algériens ont le droit de le savoir. Comme ils attendent que se concrétisent les promesses d’une meilleure qualité de leur vie ainsi que l’assainissement de leur environnement… avant que ne se tarissent les puits de pétrole.