Ce sont là quelques indices qui constitueront le baromètre qui permettra de juger de l’action du nouveau gouvernement.
Le quotidien des Algériens est pollué au sens propre comme au sens figuré. Il n’est donc pas attendu, du moins dans l’immédiat, de l’actuel Exécutif et à sa tête le nouveau Premier ministre de faire des miracles économiques (réduire la dépendance par rapport aux exportations en pétrole…) mais de rendre l’air un peu plus respirable et l’environnement dans lequel évoluent leurs compatriotes moins rebutant, voire plus assaini.
Leur quotidien moins invivable.
Le miracle réside finalement dans le fait d’avoir pu éviter jusqu’à ce jour une catastrophe sanitaire si l’on en juge par les tonnes d’ordures ménagères qui jonchent quotidiennement nos trottoirs. Nos villes et villages sont sales.

L’air que l’on y respire est nauséabond.
L’on est à moins de trois mois des élections locales et il serait peut-être bon que le gouvernement fasse pression sur les 1 541 maires (P/APC) qui seront élus pour que soit réglé une fois pour toutes le problème du ramassage d’ordures. Il y va de l’image de l’Algérie. Selon une étude menée par le groupe britannique Urban Clean Environnement publiée en 2008, Alger a été classée 3e ville la plus sale au monde derrière Banjul (Gambie) et Kigali (Rwanda).
Cela ne semble pas avoir à ce jour ému les responsables chargés de ce secteur. Les choses ont peut-être empiré depuis.
Des montagnes de détritus s’amoncellent sur les trottoirs ou dorment dans des poubelles, souvent pendant plusieurs jours. Elles sont devenues des foyers de prolifération de microbes et d’un certain type de rongeurs (les rats en l’occurrence) vecteurs potentiels de maladies moyenâgeuses à l’instar de la peste. Les chiens et les chats errants, qui sont des vecteurs terrestres identifiés de la rage, en ont fait un de leur territoire privilégié. De nombreux cas de cette maladie ont été signalés ces dernières années aux quatre coins du pays.
La flambée des prix des produits de consommation de base, des fruits et légumes, des viandes… a laminé le pouvoir d’achat des consommateurs pendant le mois sacré du Ramadhan et la saignée ne semble pas en voie d’être maîtrisée. «La hausse des prix de la viande blanche devrait se poursuivre durant les prochaines semaines…», a prévenu un représentant de l’association des aviculteurs. Elle se poursuivra jusqu’en mars a souligné le porte-parole de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) Salah Souilah.
Les spéculateurs qui ont imposé leur loi ont réduit à néant toutes les promesses faites par Mustapha Benbada pour faire baisser les prix. Il a été reconduit à la tête du ministère du Commerce avec probablement comme consigne de changer de stratégie pour venir à bout des barons de l’informel. Les prochains jours nous le diront.
Les coupures d’eau et d’électricité ont ajouté un peu plus de stress au quotidien des Algériens.
Ce sombre tableau a été complété par les agressions, la violence (vols de portables, guerre des gangs…) qui ont transformé certains quartiers et cités en ghettos.
La sonnette d’alarme est tirée. Elle résonne comme un défi pour le Premier ministre. Le temps qui lui est théoriquement imparti pour des actions éclatantes est relativement court mais s’il arrive cependant à satisfaire ces priorités qui sont intimement liées à l’amélioration de la qualité de la vie des Algériens l’Histoire retiendra qu’il aura accompli des prouesses.
L’homme bénéficie de préjugés plus que favorables. Même la porte-parole du Parti des travailleurs, pourtant radicalement rangée dans l’opposition, voit sa nomination plutôt d’un bon oeil.
«Nous soutenons le nouveau gouvernement, conduit par le Premier ministre, M.Abdelmalek Sellal, car émanant d’une décision intérieure souveraine et non imposée par l’étranger», a indiqué Louisa Hanoune. Proche du citoyen, son action au sein des gouvernements précédents a été appréciée.
Très peu de ministres peuvent se targuer de ne pas avoir eu à subir la colère ou la vindicte populaire. Abdelmalek Sellal a cette réputation à défendre. C’est pour cela que son programme doit comporter la réalisation d’actions aussi simples que pratiques qui vont dans le sens de l’amélioration du quotidien des Algériens…