Flambée des prix des fruits et légumes «Ventre affamé n’a point d’oreilles»

Flambée des prix des fruits et légumes «Ventre affamé n’a point d’oreilles»

Les prix des fruits et légumes s’envolent d’une façon vertigineuse

«On peut se passer de beaucoup de choses, mais pas de produits de première nécessité… pour se nourrir.»

«Tout est cher. On n’arrive plus à répondre aux besoins élémentaires de la vie quotidienne, manger et s’habiller sans parler du prix d’une location ou d’achat d’un logement. On peut se passer de beaucoup de choses, mais pas des produits de première nécessité…», a déploré hier, une dame de 60 ans, au marché Ali-Mellah à Alger. «Pensons aux familles nombreuses qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Pensons aux nécessiteux qui n’ont même pas un salaire digne de ce nom, pour nourrir enfants et familles», a ajouté cette cityonne, révoltée par la flambée des prix. Réputé comme étant le plus grand marché de détail du pays, le marché Ali-Mellah, sis place du 1er-Mai à Alger, se distingue non seulement par ses prix inabordables, mais aussi, par la dégradation des lieux, qui peut provoquer une catastrophe. Il n’est pas à l’abri de la moindre étincelle ou d’un court-circuit selon les témoignages de nombreux marchands de fruits et légumes que nous avons interrogés. En dépit des prix excessifs de la tomate qui se vend à 160da/kg, et 120da /kg pour le deuxième choix, la demande s’exprime non pas par «kilogramme», mais beaucoup plus, par le nombres de pièces pesées.

«On ne peut se permettre à ce prix l’achat de produits par kilogramme. Mais plutôt à l’unité pour les besoins de la cuisine du jour», a regretté Saïd B., 45 ans inquiet de cette flambée des prix. La salade verte vendue à 120 DA/kg. Les haricots verts 200 DA/kg. La pomme de terre est descendue de 150 à 70 DA/kg. Le poivron 150 DA/kg. Les carottes 50 DA/kg, les oignons 70 DA/kg. Pour justifier la flambée des prix et autres conséquences, les marchands des fruits et légumes renvoient la balle aux grossistes qui imposent leur loi. D’autres marchands de fruits et légumes dans les différents marchés de la capitale, avancent le fait que les marchés informels influent très négativement sur les prix, la disponibilité et la qualité des produits.

«Ces marchands, qui travaillent dans l’informel, font de la concurrence directe aux marchés légaux. Ils ne paient ni location de tables ni les impôts, est c’est tout à fait normal, qu’il y ait dysfonctionnement sur tous les plans», ont-ils regretté.

Par ailleurs, il y a lieu de souligner un déficit de 35 à 40% de commerces: étalages vides et magasins fermés au marché Ali-Mellah. Soit une moyenne de 250 tables inactives et boutiques fermées, et cela à cause de l’impact négatif du marché informel en plus de l’insécurité qui règne dans les lieux. Pour preuve, la vedette de la Télévision algérienne des années 1980, Lila, a été agressée, il y a quelques mois en plein marché Ali-Mellah, selon des témoignages dignes de foi. Délaissé par l’APC de Sidi M’hamed, ce haut lieu de la vente des fruits et légumes, est devenu inaccessible à beaucoup de clients et fournisseurs qui ne s’y rendent plus à cause de sa dégradation. Le défaut d’éclairage date de 6 ans. «Chacun se débrouille comme il peut pour doter sa surface en électricité», nous dit-on. L’hygiène, l’anarchie, la maintenance les locations de table dans le marché, se font en catimini et en deuxième et troisième mains. «Au lieu de laisser ces jeunes dans le marché informel, il n’y a qu’à les intégrer dans le circuit légal, en leur louant toutes ces tables et ces magasins fermés depuis longtemps», ont suggéré les locataires du marché Ali-Mellah à Alger.