En témoigne cette augmentation surprise fulgurante des prix du lait et de ses dérivés (yaourt, fromage…) expliquée une fois la pilule avalée…
Une fois de plus, les pouvoirs publics ont failli à leurs responsabilités. Aucun communiqué n’a averti de la hausse des prix du lait, des yaourts et des fromages. Un cadeau de début d’année qui a un goût de pilule amère.
Une attitude qui dénote que tous les discours rassurants tenus par différents responsables, en ce qui concerne l’amélioration du quotidien des citoyens, ne sont que conjoncturels et ne représentent que du vent.
La conjoncture est pourtant propice à un type de communication qui doit démontrer que ceux qui ont en charge les affaires du pays, ou ceux qui aspirent à cette responsabilité, sont sensibles aux préoccupations des Algériens. Et quoi de plus indiqué que ces flambées des prix chroniques qui n’épargnent aucun secteur de la consommation pour le prouver. Un thème qui doit tenir un rôle majeur dans la campagne présidentielle qui en principe doit démarrer incessamment sous peu sur les chapeaux de roues. Les flambées des prix se suivent sans crier gare.
Des additions que paient les Algériens comme s’ils avaient une quelconque responsabilité dans ce type de phénomène qui a fini par s’instaurer comme sport national pour des spéculateurs qui mènent la barque à leur guise alors que les entreprises privées n’en font qu’à leur tête. Avec la bénédiction du département ministériel directement concerné par ce qui a fini par devenir un fléau: crises, pénuries ou flambées des prix sauvages. «La poudre de lait a effectivement connu en 2013 une hausse considérée entre 20 et 25%», écrit L’Expression dans son édition du 7 janvier citant le ministre du Commerce. «C’est cette situation qui a poussé les producteurs à augmenter leurs prix. Et en plus, ce ne sont pas tous les producteurs qui l’ont fait» explique Mustapha Benbada qui n’a visiblement pas encore pris conscience des conséquences que peut avoir ce fait accompli.
Qu’a-t-il fait pour anticiper cette hausse dont il avait connaissance? Rien. Tous les producteurs ne l’ont pas fait affirme-t-il. Pourquoi tous les commerçants l’ont appliquée dans ce cas? Il n’y a qu’à faire un tour dans les épiceries ou les grandes surfaces pour se rendre compte que tout ce beau monde n’a pas refusé de se sucrer. Certains grossistes qui avaient eu vent de cette hausse ont baissé rideau pour écouler leurs stocks plus cher.«Les prix pour le lait en brique et les dérivés du lait ne sont pas subventionnés et ils sont libres», a ajouté le ministre comme pour adouber cette occasion qui fait la part belle aux opportunistes.
L’année 2014 n’est pas annonciatrice de la fin du calvaire enduré quotidiennement par les Algériens. Comme les années précédentes. Faire son marché est devenu une épreuve, un chemin de croix pour la ménagère. Et chaque jour que Dieu fait réserve une mauvaise surprise pour les ménages. En témoigne cette augmentation surprise fulgurante des prix du lait et de ses dérivés (yaourt, fromage…) expliquée une fois la pilule avalée. Aux commandes du ministère du Commerce depuis le mois de mai 2010, Mustapha Benbada a connu à lui seul, et de façon cyclique, la crise de la poudre de lait, celle de l’huile et du sucre, de la pomme de terre, une flambée sans précédent des fruits et légumes, de la sardine…
Aucune n’a trouvé de réponse pour qu’elle soit éradiquée de façon définitive. Au même titre des maladies incurables, la crise de la poudre de lait vient nous le rappeler. A un moment où l’économie nationale qui dépend de ses exportations en hydrocarbures enregistre une baisse de ses recettes de l’ordre de 50% alors que la facture des importations doit osciller autour des 60 milliards de dollars.
Un niveau jamais atteint depuis l’indépendance. Face à une telle conjoncture et la contrainte de sans cesse recourir à des importations massives des produits de première nécessité (lait, céréales, légumes secs…), cette nouvelle crise de la poudre de lait est loin de ne représenter qu’un feu de paille…