changements actuels sur les marchés alimentaires mondiaux ont des conséquences dramatiques pour la sécurité alimentaire des personnes pauvres. En même temps, les facteurs spéculatifs et les mesures politiques autocentrées contribuent à la nervosité et à la volatilité des marchés. Il est désormais nécessaire d’apporter une réponse globale, objective, efficace et cohérente, afin d’éviter d’aggraver une situation déjà difficile.
« En Algérie, les brutales hausses qu’ont récemment connues les prix des principales productions végétales, étaient dues à la conjonction d’une production demeurée relativement inférieure à la tendance et d’une forte croissance de la demande », a expliqué le porte -parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa).
Et d’ajouter que cette hausse vertigineuse suit le rythme de l’inflation se situant à plus de 8,6 %, a précisé le rapport de l’ONS (Office national des statistiques) durant le dernier semestre de l’année 2012.
Il convient de noter que la valeur de la production agricole en Algérie a dépassé 29 milliards de dollars en 2012, en hausse de près de 32% par rapport à 2011, mais cette hausse s’est accompagnée toutefois d’une baisse en volume.
Les plus lésés, c’est-à-dire les citoyens, interpellent le ministre du Commerce pour que des mesures soient prises pour un contrôle des prix plus efficace et un engagement citoyen renforcé, et ce, afin de conférer davantage d’efficience à l’action des agents de contrôle économique.
Ils souhaitent, par ailleurs, la création des cellules permanentes dans les marchés hebdomadaires, municipaux et de gros, avec un renfort d’ agents de l’ordre et d’ agents de contrôle pour l’établissement de contravention et la lutte contre toutes les fraudes qui entachent la transparence des opérations commerciales.
A titre d’exemple, cette cliente qui n’a pas manqué d’afficher son mécontentement : « Les prix de la tomate, des poivrons et de la pomme de terre ont presque doublé. C’est inadmissible », s’indigne une mère de famille, qui a fait ses comptes: le kilo de poivron coûte normalement aux alentours de 60 DA, il peut atteindre aujourd’hui 110DA. « Est-ce que l’Etat est au courant de cette situation? Si oui, qu’attend-il pour intervenir? » s’est-elle interrogée.
Pour rappel, les prix mondiaux du blé, des céréales secondaires, du riz et des oléagineux ont pratiquement tous doublé, hausse qui s’est poursuivie au cours des premiers mois de 2013. Cette escalade des prix des produits agricoles, qui a joué un rôle déterminant dans l’augmentation du coût des produits alimentaires, a par ailleurs fait prendre pleinement conscience, tout en renforçant à juste titre l’acuité des problèmes que posent la sécurité alimentaire et la faim, en particulier dans les pays en développement.
Soumia Bahri