La flambée des prix des produits alimentaires, surtout en ce mois sacré du Ramadhan, n’a pas laissé indifférent le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui l’a abordée, hier, en Conseil des ministres.
Des instructions fermes ont été données au ministre du Commerce à l’issue de la communication présentée et du débat qui a suivi ce dossier épineux.
Selon le premier magistrat du pays, «d’autres acteurs, dont les imams qui doivent sensibiliser les citoyens, sont interpelés devant une telle situation du marché à laquelle sont confrontés nos citoyens chaque année à l’avènement du mois sacré du Ramadhan».
Il y va de même pour les producteurs agricoles et les éleveurs indique le chef de l’Etat, «qui, en contrepartie des importantes aides que leur accorde l’Etat, doivent veiller à produire plus et à concourir davantage à un approvisionnement de la population à des prix justes, y compris en s’impliquant dans la régulation et la distribution».
Bouteflika a relevé que «dans les conditions actuelles, la maîtrise de la régulation du marché, notamment à l’occasion du mois de Ramadhan, a révélé ses limites face aux effets de la libéralisation incontrôlée des circuits de distribution, aggravés conjoncturellement, surtout par des pratiques spéculatives et parasitaires au détriment des citoyens et à l’encontre de la portée spirituelle du mois de Ramadhan».
Le président s’est montré intransigeant dans ses propos en indiquant : «J’entends qu’aucune règle de liberté du commerce ne soit invoquée à l’avenir pour justifier la limitation des capacités de l’Etat à imposer des pratiques commerciales loyales et à réprimer les spéculations qui nuisent aux citoyens».
Et d’ajouter que «les moyens requis seront mis à la disposition des services de contrôle commercial, mais ces derniers devront assumer leurs responsabilités entières et reprendre la situation en main».
Le ministre du Commerce et dans sa présentation sur la régulation et le contrôle du marché pendant le mois de Ramadhan a expliqué que «l’approvisionnement du marché pour ce qui est des produits d’épicerie, notamment les semoules, les farines, les huiles alimentaires et le lait, est garanti par la production nationale ou par les importations, avec des prix stables».
Par ailleurs, Hachemi Djaaboub reconnaît que malgré que la production algérienne en fruits, légumes et viandes «couvre suffisamment les besoins, l’augmentation de la demande, conjuguée aux spéculations, génère des hausses conjoncturelles de prix sans aucune justification économique».
Le ministre à charge du secteur n’a pas omis de rappeler qu’en plus de l’intensification des actions de sensibilisation des commerçants, son administration veille régulièrement à des contrôles d’hygiène et de qualité, de même qu’à la lutte contre les pratiques commerciales illégales.
Badiaa Amarni