Finances islamiques : Mohamed Aïssa casse un tabou

Finances islamiques  : Mohamed Aïssa casse un tabou
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On retiendra globalement dans les discours des uns et des autres que la finance islamique qui réussit parfaitement à Al Baraka Bank, met la charïa avant le profit. L’«ingérence» de la religion dans le fait économique n’est plus un tabou en Algérie. Le ministre des Affaires religieuse, Mohamed Aïssa, habitué à casser des tabou, a annoncé hier, la création prochaine d’une instance de fatwa, spécifiquement orienté vers la problématique des crédits bancaire.

L’objectif des autorités religieuses est bien entendu de donner aux jeunes promoteurs dans le cadre de l’Ansej, une assise juridique pour pratiquer leur activité, sans avoir à craindre d’outrepasser une loi divine. Pour le ministre, «les Algériens cherchent des solutions conformes à la charia afin d’intégrer la jeunesse dans le processus de production, du travail et dans la société entière».

Accompagné par la banque Algéro-saoudienne, Al baraka Bank, la finance islamique, dont il est question, semble séduire beaucoup d’hommes d’affaires en devenir en Algérie. Il est évident que les pouvoirs publics ont compris cet attrait pour l’option «islamique» et entretiennent de lui trouver une issue légale.

Des lignes rouges, le ministre en a tracé dans son propos par rapport à cette nouvelle pratique financière. Aussi, a-t-il souligné l’impératif que l’effort des religieux pour établir des fatwas «ne soient pas exploités pour justifier l’économie parallèle» a indiqué le ministre tout en relevant que les ulémas sont habilités à donner des instructions afin que l’activité bancaire ne vise pas le gain mais l’obéissance au Créateur.

Toute la problématique est située à ce niveau et beaucoup de «savants» muluslmans critiquent l’existence même des banques. Cela pour dire, que l’intrusion de la religion dans le monde de la finance n’est pas une fin en soi, mais peut être le début d’une nouvelle polémique qui ne trouvera certainement pas une issue de sitôt.

M. Aïssa a multiplié les exemples, dans le but évident, de montrer la complémentarité de l’exégèse islamique et la gestion moderne d’une économie, il n’en reste pas moins que son autorité religieuse est loin d’être reconnue de tous.

Dans le même esprit constructif, Mohamed El Mamoun El Kacimi El Hassan, président de l’instance légale d’Al Baraka Bank en Algérie, a souligné que «l’islam n’est pas une entrave au développement et que ses préceptes sont applicables dans le pays et que grâce à l’exégèse il est possible de résoudre les problèmes actuels».

Et preuve de l’efficacité du système mis en place par Al barak Bank, l’un des membres du groupe Al baraka et son directeur de recherche en Arabie saoudite, Ahmed Mahieddine, a souligné que la banque a des filiales dans 18 pays et gère un portefeuille de 8 milliards de dollars. On retiendra globalement dans les discours des uns et des autres que la finance islamique qui réussit parfaitement à Al Baraka Bank, met la charïa avant le profit. Cela plait à nos jeunes, mais jusqu’à quelle limite ?