Le financement des partis préoccupe la classe politique et ce d’autant plus que les législatives approchent à grands pas.
Des rumeurs faisant état de financement par des parties étrangères des campagnes électorales des formations politiques et des candidats aux prochaines législatives ne cessent d’alimenter l’actualité nationale. A cet effet, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, a mis en garde les formations politiques ainsi que les candidats aux législatives du 10 mai prochain d’accepter l’argent qui provient des circuits, autres que ce qui est reconnu par la loi.
Dans ce même sillage, des partis politiques ont exprimé leur refus de tout financement étranger de leur campagne, soulignant que l’acceptation d’aides financières de l’étranger fera peser de graves menaces sur la souveraineté nationale, la stabilité et la sécurité du pays. Alors que d’autres partis ont appelé à « relever le plafond des aides allouées par l’Etat pour le financement de la campagne électorale ». La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a mis l’accent sur la nécessité d’«un contrôle rigoureux» des sources de financement de la campagne électorale pour tous les partis devant participer aux prochaines élections législatives prévues le 10 mai prochain.
Elle a souligné à ce propos que le PT «est disposé à divulguer les sources de financement de sa prochaine campagne» qui proviennent, a-t-elle révélé, «des indemnités de fin de mandat de ses députés, des cotisations de ses adhérents et de ses sympathisants». Pour sa part, le porte-parole du RND, M. Miloud Chorfi, a soutenu que sa formation « compte financer sa campagne par les contributions des candidats et militants qui sont des fonds licites », affirmant que le RND « respecte les textes régissant la campagne électorale ». Rappelant que la contribution allouée par l’Etat au financement de la campagne était insuffisante, M. Chorfi a mis en garde contre « le recours aux fonds étrangers pour le financement de la campagne électorale au regard de ses implications dangereuses sur les intérêts du pays et du peuple ». Pour le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, l’Etat «ne doit pas octroyer d’aides aux partis pour financer leurs campagnes électorales proposant que « ces fonds soient consacrés à la réalisation d’établissements scolaires et de structures de santé nécessaires pour le citoyen ». Selon lui, les partis doivent compter «sur les contributions de leurs militants » appelant à « un contrôle rigoureux des dépenses faites au titre de la campagne électorale ». Dans le même contexte, M. Touati a souligné l’impératif d’empêcher les détenteurs de fonds d’accaparer les têtes de listes ». Contrairement à M. Touati, le chargé de communication du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Aissa Kassa, a souligné la nécessité d’élever la contribution financière de l’Etat au profit des partis pour leur campagne électorale, notamment les nouvelles formations ». Concernant le financement étranger, M. Kassa a souligné que « la loi est claire et elle doit être appliquée en cas de dépassement ». « L’acceptation d’aides financières de l’étranger risque d’hypothéquer non seulement la décision et la souveraineté nationales mais aussi à la sécurité et la stabilité du pays », a-t-il considéré. Pour ce qui est des sources de financement de la campagne électorale du FLN, M. Kassa a indiqué que ce dernier «compte sur les dons des candidats, militants et sympathisants » refusant de révéler le montant consacré à cette campagne ». Le porte-parole du Front des forces socialistes (FFS), M. Chafâa Bouiche, a quant à lui, indiqué que son parti compte pour le financement de sa campagne électorale sur «les contributions de ses candidats et militants ».
Il a à cet effet, préconisé la hausse du « plafond des aides financières allouées par l’Etat» rappelant que ces aides « restent insuffisantes pour la couverture de la campagne électorale ». Le Mouvement Ennahdha, a insisté par la voix de son porte-parole, sur l’intervention de l’Etat pour «contrôler les sources de financement des campagnes électorales des partis et empêcher les détenteurs de fonds d’accéder au Parlement en tête de liste après avoir acheté les voix des citoyens ».
Synthèse Salima Ettouahria