financement du développement agricole,La Badr consolide son implication

financement du développement agricole,La Badr consolide son implication

Le repositionnement stratégique de la Banque de l’agriculture et du développement rural, vers le financement du secteur de l’agriculture et du développement rural, la pêche et l’aquaculture, prend corps.

La Badr, qui a retrouvé une santé financière, a mis en place des produits et des financements pour accompagner le développement de pas moins de 3 000 activités y compris le machinisme agricole et les industries de boissons.

Le P-DG de la Badr, qui nous a reçus dans son bureau, nous a expliqué que le financement envers le secteur de l’agriculture s’appuie sur deux niveaux de ressources. Il y a, d’abord, les ressources propres à la Badr qui proviennent de sa clientèle, transformées en crédit. Et puis, les financements publics à travers des fonds mis en place par l’État et gérés par la Badr pour le compte du ministère de l’Agriculture et du développement rural, destinés à financer les actions de soutien de l’agriculture de manière générale, y compris les subventions accordées pour la collecte du lait cru, de la tomate… “Nous essayons de couvrir le financement du développement de l’agriculture à travers les différentes catégories de clientèles en s’appuyant sur les différents dispositifs existants”, précise M. Boualem Djebbar. Pour l’activité agricole pure et simple, la Badr s’appuie sur son réseau d’exploitation, un des plus importants de la place bancaire, pour le financement de la production agricole et de la production animale.

Lorsque certaines actions émargent au chapitre de soutien de l’État, la banque travaille en concertation avec les services de l’agriculture. Pour les PME agroalimentaires, ce sont des relations directes banque-clientèle mais, là aussi, la Badr actionne les dispositifs d’aide existants, notamment la Caisse de garantie des crédits à la petite et moyenne entreprise pour la conformité des dossiers.

La banque contribue, également, au financement des microentreprises, créées dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Angem. 60% des dossiers financés dans le cadre de ces dispositifs relèvent du secteur de l’agriculture. “Cela constitue pour nous un bon gisement de clientèle, que nous essayons de développer pour les amener à contribuer au développement du secteur de l’agriculture”, souligne le P-DG de la Badr. Cela concerne les activités d’élevage avicole, ovin ou bovin, mais aussi la prestation de service agricole et le transport de marchandises. En 2010, la banque a financé plus de 9 500 dossiers, pour plus de 15 milliards de dinars. “Nous avons prévu pour cette année environ 21 000 dossiers à financer dans le cadre des dispositifs aidés, pour environ 32 milliards de dinars”, annonce M. Boualem Djebbar. Mais cet objectif sera certainement dépassé après les dernières mesures décidées par les pouvoirs publics.

Le plus intéressant, c’est que la Badr tente de créer des synergies entre les jeunes promoteurs et les clients traditionnels de la banque “pour assurer aux deux parties un plan de charge”. Du coup, la banque oriente ses financements vers la prestation de services agricoles, notamment les services de mécanisation, conseils agricoles, vétérinaires… En matière de développement d’exploitations agricoles, le P-DG de la Badr évoque les dernières mesures mises en place par les pouvoirs publics, concernant la création de nouvelles exploitations agricoles de moins de 10 hectares.

La Badr se trouve comme accompagnateur en termes de financement. “Le dispositif ne concerne pas seulement les nouvelles exploitations de moins de 10 hectares, mais concerne aussi la valorisation des exploitations existantes”, précise M. Boualem Djebbar. La Badr intervient à travers des financements normatifs pour l’exploitation inférieure à 10 hectares, qui ne dépassent pas un million de dinars par hectare, assortis de taux d’intérêts bonifiés.

“Une grille de bonification progressive, de 0% à 3%, a été adoptée”, a-t-il indiqué. En d’autres termes, les trois premières années, le bénéficiaire ne paie aucun intérêt. Pour les 4e et 5e années, il payera 1%. Les 6e et la 7e années, il s’acquittera d’un taux d’intérêt de 3%. Pour les exportations qui dépassent 10 hectares et moins de 200 hectares, le crédit bonifié peut aller jusqu’à 100 millions de dinars.

200 milliards de DA en termes de financement de l’investissement

Toujours à l’écoute de sa clientèle, la Badr a décidé d’allonger la durée de remboursement du crédit R’fig à 24 mois, pour certains produits agricoles. C’est le cas, par exemple, des exportateurs de dattes, dont la durée des crédits est fixée à 18 mois. “C’est notre politique en général, nous adoptons la durée de crédit à la nature de l’activité, y compris pour les crédits d’investissement où, dans certains cas, nous sommes obligés d’aller vers le long terme”, affirme M. Boualem Djebbar.

La banque a, également, élargi le crédit R’fig aux opérateurs économiques, dans le cadre du financement fédératif.

À ce titre, des crédits bonifiés et à terme seront mis à la disposition des unités industrielles agroalimentaires (laiterie, conditionnement de tomate..) qui octroieront, à leur tour, des préfinancements aux éleveurs et cultivateurs de leurs filières. La Badr a dégagé une enveloppe qui avoisine les 200 milliards de dinars, sur les 3 à 4 ans à venir, en termes de financement de l’investissement. Le P-DG de la Badr espère atteindre 100 milliards de dinars de crédits d’exploitation annuellement pour la production agricole et animale, de manière générale. La banque a développé, depuis deux ans, le leasing, notamment pour le machinisme agricole. 12 000 engins ont été financés pour une valeur globale dépassant les 18 milliards de dinars, et un financement bancaire estimé à 8,5 milliards de dinars au 31 décembre 2010. En outre, la Badr finance les entreprises de production de machines agricoles par des crédits d’exploitation conséquents, leur permettant d’utiliser leur capacité de production d’une manière optimale et, en parallèle, la banque leur assure l’écoulement des produits par le financement des acquéreurs.

Une bonne partie du financement du machinisme agricole, en 2010, a concerné la création d’unités de prestation de service agricole. Pour être encore plus proche de sa clientèle, la Badr compte élargir son réseau d’exploitation, qui est actuellement de 295 agences. Elle projette d’ouvrir une quarantaine de nouvelles agences. Une partie de ces agences sera implantée au niveau des coopératives de céréales et de légumes secs, des cibles importantes pour la banque.