Financement des clubs de football, Le retour de l’État providence ?

Financement des clubs de football, Le retour de l’État providence ?
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Un professionnalisme à l’algérienne, dixit Rabah Madjer, afin de juguler la crise financière que traversent les clubs algériens à travers une implication conséquente de l’État dans leur financement est-il concevable dans la conjoncture actuelle ?

La réponse à cette question est peut-être venue la semaine précédente de la bouche même du Premier ministre Abdelmalek Sellal, ravi, au détour de sa visite officielle à Tizi Ouzou, d’annoncer l’arrivée d’un grand sponsor public au sein de la JS Kabylie, en l’occurrence la société Cosider. Sellal n’a certes pas explicité les modalités de l’arrivée de Cosider dans le giron de la JSK, mais il a indubitablement clarifié un peu plus la démarche des pouvoirs publics en matière de financement des clubs de football. Les sociétés nationales sont en effet appelées à emboîter le pas à Sonatrach afin de reprendre les commandes des clubs pour suppléer la défection du secteur privé, pas du tout enclin à investir, du moins pour le moment, dans un secteur en mal de visibilité et n’offrant aucune garantie de rentabilité.

C’est le retour de l’État providence, comme aux plus belles années de la réforme sportive de la fin des années 70. Mais l’option actuelle du gouvernement a-t-elle les mêmes chances de succès qu’a connu la réforme sportive ? Il va sans dire que la poussée inflationniste qu’observe durablement le marché des transferts des joueurs, la surenchère parfois surréaliste en matière de salaires et l’inexistence d’une base infrastructurelle consistante sont de nature à refroidir les ardeurs des responsables des sociétés publiques, sommés de dégager des budgets colossaux pour le football sans être sûrs d’en tirer des dividendes.

Du reste, le retour de l’état providence se heurte même à un certain nombre d’objections et d’obstacles au sein même de ces sociétés nationales, et ce, pour des raisons évidentes de solvabilité. Est-ce à dire donc que le retour de l’État dans la gestion des clubs pour sauver une politique de professionnalisme chaotique peut constituer une solution durable et pragmatique ?