0L0a ch’kara à l’honneur
Des sommes colossales sont donc quotidiennement déboursées dans une campagne irréfutablement budgétivore.
«Le financement de notre campagne électorale repose sur les cotisations et dons des militants, cadres et sympathisants de notre formation», a affirmé la deuxième candidate de la liste du Parti des travailleurs, Soraya Chabane. Et cette dernière d’ajouter que «notre comptabilité est toute transparente». La campagne électorale tire à sa fin tandis que tous les postulants à l’Assemblée populaire nationale redoublent d’efforts ces derniers jours en intensifiant leurs sorties sur le terrain et en utilisant tous les moyens susceptibles d’apporter un plus, quitte à claquer des sommes colossales, la finalité étant de convaincre pour pouvoir franchir le cap qui mène vers l’hémicycle Zighout-Youcef. A Oran, tout comme un peu partout dans le reste du pays, le jeu commence à devenir sérieux, les candidats-hommes d’affaires, croyant au pouvoir de l’argent, sont, pendant toute la période de la campagne électorale, en compétition acharnée et sans merci rendant visite, tout en se prémunissant de leurs armes et paquetages, aux localités les plus reculées de la wilaya d’Oran. Dans leurs discours, ils ne laissent rien au hasard, promettant des miracles. D’autres candidats constitués de chômeurs, universitaires, enseignants, journalistes, syndicalistes, employés d’administrations locales dont les salaires sont tout juste moyens, ne sont pas en reste. Ces derniers, eux, ne lâchent pas du lest en recourant à des dépenses faramineuses dans leur campagne. Les candidats riches se permettant, sans rechigner, le luxe d’habiller les bus du transport urbain et rendre les murs des villes chatoyants de couleurs, distribuer des casquettes, tee-shirts et autocollants portant leurs photos et leurs logos. Le même mode opératoire est observé par les autres candidats. Ces procédés ne sont tout de même pas gratuits. Ce n’est pas tout. En plus de la campagne classique, des rencontres directes avec les populations locales lors des rassemblements populaires et meetings, plusieurs candidats sont d’ailleurs passés à un autre stade plus offensif par l’envoi des centaines de sms sur les téléphones mobiles des électeurs les exhortant à voter pour les listes dans lesquelles ils figurent! Ajouter à cela les locations quotidiennes de dizaines de bus permettant les déplacements des «applaudisseurs d’importation et les troupes de karkabou». Des sommes colossales sont donc quotidiennement déboursées dans une campagne irréfutablement budgétivore. Autant de questions reviennent comme un refrain dans les bouches des Oranais: mais d’où tire-t-on tout cet argent gaspillé à tort et à travers? Doit-on ouvrir des enquêtes judiciaires pour, ne serait-ce que pour tirer au clair les sources de ces financements? En somme, toutes les listes en lice se valent vu que les gros moyens financiers ont été mobilisés à l’effet d’être présents en force sur…les murs, du moins pour le moment, en attendant le verdict des urnes. Officiellement, ce sont 37 partis et 6 listes d’indépendants qui sont en course tandis que les habitants d’Oran ne savent plus pour qui voter! Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cette maxime semble avoir bien trouvé le terrain et la conjoncture pour l’application, à savoir le vote. Le 10 mai, cette date, que l’ont veut historique, ne sera, sans aucun doute, pas comme les autres! Avant que le jeu ne soit clôturé la veille du 10 mai, les imprimeurs, qui ne chôment plus ces derniers jours, sont gagnants. Pourvu que cela dure. Plusieurs de ces imprimeurs qui ont bénéficié des crédits Ansej, doivent retrouver leurs comptes leur permettant de rembourser leurs créanciers, les banques.