Financement de la campagne électorale, Course aux cotisations et dons en attente des subventions de l’état

Financement de la campagne électorale, Course aux cotisations et dons en attente des subventions de l’état

Le financement de la campagne électorale des candidats se fera grâce aux « dons des bénévoles et des sympathisants » et « des cotisations des militants », en « attendant les subventions de l’Etat ». Ce sont là les réponses des staffs de tous les candidats. Exit donc l’argent des hommes d’affaires et autres riches.

Le Parti des travailleurs (PT), dont la candidate est Louisa Hanoune, compte sur de « nouvelles sources de financement d’amis qui partagent les opinions du parti, comme les artisans, ceux exerçant des fonctions libérales et autres », a précisé Ramdane Taâzibt, membre du bureau politique du parti. En outre, les cotisations des militants, qui constituent une autre source, sont fixées sur la base de 1% du revenu. Et libre à eux d’accorder un financement supplémentaire. « Les dépenses de campagne du parti n’ont jamais dépassé les 6 milliards de centimes », a affirmé M. Taâzibt. Cet argent financera le tirage de 3 millions d’exemplaires du programme de la candidate et de 300.000 affiches.

Le reste sera consacré aux déplacements de Mme Hanoune et des cadres du parti. Reste que le PT « n’a pas un montant à avancer pour l’instant », mais « il sait que c’est la campagne la plus chère de la candidate. Nous utiliserons tous les moyens pour toucher un maximum d’Algériens », a déclaré M. Taâzibt El Moustakbal, un parti qui n’a que deux années d’existence, mise sur les cotisations des militants et les dons des sympathisants à 90%, voire à 100%, pour financer la campagne d’Abdelaziz Belaïd, a signalé son directeur de campagne, Abdellah Ouafi. Il sera fait appel également à la générosité des députés du parti qui versent généralement entre 5.000 et 10.000 DA par mois.

« Nous n’avons pas une source de financement réelle », a indiqué M. Ouafi. Il a rappelé l’article 203 de la loi organique portant régime électoral du 12/01/2012 qui stipule que les sources de financement émanent de la participation du parti, du revenu du candidat et d’une « aide éventuelle et équitable de l’Etat ». Concernant le remboursement, M. Ouafi a indiqué que cela est possible à hauteur de 10% des frais engagés et peut atteindre 30% selon le score réalisé, sans dépasser les 6 milliards de centimes.

Au FNA, la question du financement irrite le candidat Moussa Touati. « Nous n’avons pas d’argent, nous avons des hommes et des femmes ainsi que nos bureaux car nous n’avons pas besoin de fortune », s’est-il insurgé. Concernant la subvention, M. Touati dit n’avoir aucune information sur ce sujet. Toutefois, il affirme compter sur les cotisations des militants. Philosophe, il ajoute : « Nous avons juste besoin d’argent pour manger et du carburant pour nos déplacements. »

En attente des subventions de l’état

Pour le candidat Ali Benflis, « le financement provient à 100% des contributions des sympathisants », a indiqué son directeur de campagne, Lotfi Boumeghar. Il compte aussi sur la subvention de l’Etat fixée à 6 milliards de centimes. Chez Ahd 54, on a réparti la solidarité financière sur l’ensemble des élus. « C’est avec les cotisations des militants que sera financée la campagne, et ce, sur la base d’un barème », a indiqué le chargé de la communication du candidat Ali Fawzi Rebaïne, Toufik Benallou.

Ainsi, chacun des parlementaires du parti sera allégé de 10.000 DA par mois, et quant aux élus locaux et aux membres du conseil national, le montant de leur cotisation est de 1.000 DA par mois. « Notre candidat n’a derrière lui ni entrepreneurs ni hommes d’affaires », a précisé M. Benallou, ajoutant que M. Rebaïne est « en attente de la subvention de l’Etat qui s’élève à 4 milliards de centimes qui, jusqu’à l’heure, n’a pas encore été versée dans le compte du candidat ».

Au niveau de la permanence du candidat Abdelaziz Bouteflika, aucune information à ce sujet n’a été donnée, « car seul le directeur de campagne est habilité à communiquer sur la question », signale-t-on. La presse a fait état d’un montant de 750 milliards, voire 850 milliards de centimes collectés. Mais le chargé de la communication à la direction de campagne a jugé ce montant « exagéré ».

Fella Midjek