Financement de la campagne electorale: Annaba: Un gouffre financier

Financement de la campagne electorale: Annaba: Un gouffre financier

L’austérité imposée par l’Etat a certainement un effet direct sur les subventions des partis pour mener la campagne du scrutin en perspective.

C’est le cas de le dire pour ces échéances du 4 main 2017, dont le coût global de leur organisation serait estimé à 45 milliards de dinars, dont 3.2 milliards sont alloués à la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise). Il n’est un secret pour personne, que la moitié de ce budget est destinée à la location des locaux de permanences, salles de meetings, transport, repas, tirage de flyers et de banderoles, entre autres moyens pour convaincre l’électorat.

Comme cela a été toujours le cas à Annaba, où la guerre des dinosaures politiques commence à se faire sentir, on prévoit un énorme gouffre financier. Ce dernier, qui ne peut en aucun cas être couvert par les subventions de l’Etat, encore moins avec le self-financement issu des 20% des cotisations des membres des partis. C’est pourquoi, rechercher d’autres sources de financements est plus qu’indispensable pour jouer les premières places du podium politique. Après le peaufinage des listes de candidatures aux sièges de députation et des assemblées locales, c’est la chasse à d’autres sources de financement du scrutin du 4 mai prochain.

A Annaba, bien que le sujet passe sous silence, il est fait état de l’implication des familles, des amis et des relations des candidats de certaines formations politiques. Pour d’autres partis dits grosses pointures, les campagnes électorales coûtent cher. Une réalité imposée souvent par l’argent sale qui se mêle aux deux sources officielles, subvention de l’Etat et les cotisations. Dans ce cas de figure, il y a l’implication des poids lourds de la scène politico-économique. Ces hommes d’affaires et bien d’autres qualifiés par notre source de «partenaires traditionnels des partis», qui veulent soit maintenir leurs statuts ou s’engager en politique, vont sans doute injecter des sommes colossales dans les caisses du parti. Selon la même source, ces partenaires financent le double scrutin, pour le maintien de leurs intérêts ou bien pour se maintenir eux-mêmes sur la scène politique. Celui qui dépense plus ouvre à plus de place pour ne pas dire sièges, nous dit-on.

Pour cela, il faut user de gros moyens financiers, notamment en matière de communication, pour pouvoir faire une très large campagne, nous précise-t-on. S’agissant du financement des partis islamistes à Annaba, selon les précisions apportées par Aïssa Amrouci, la situation est tout autre. Les trois partis de l’union islamique: FJD, Ennahda et le MEN, comptent, pour le financement de la double campagne du 4 mai prochain, sur trois sources. «Nous avons deux sortes de financements sûrs à hauteur de 80%, provenant des cotisations des candidats et adhérents tant à l’échelle locale que nationale», a précisé Amrouci.

Cet autofinancement s’appuie sur la force du militantisme au sein des partis de l’alliance. Quant à la troisième source de financement de l’ordre de 20%, elle n’est pas sûre selon notre interlocuteur, car elle s’appuie notamment sur les dons de commerçants et la subvention de l’Etat. Cette dernière, qui se base évidemment sur le taux de sièges remportés par les partis. «L’Etat rembourse ceux qui ont décroché plus de 20% des sièges, sur la base d’un bilan. Ceux au-dessous de 20% ne sont pas remboursés», a expliqué ladite source.

Un remboursement qui ne dépasse pas les 2%, nous précise t-on. Pour l’heure, bien que les dés soient jetés pour plusieurs partis, il n’en demeure pas moins qu’aucune source de financement n’a été dévoilée. Une chose est sûre, la conjoncture économique et les mesures d’austérité sont une grande opportunité pour que la campagne électorale trouve un financement du côté des lobbies politiques et des hommes d’affaires influents à Annaba, sous couvert de financements provenant de candidats, adhérents, bénévoles, sympathisants et sponsors entre autres sources de financement. En tout état de cause, quelles que soient les affirmations des uns et des autres et en l’absence d’un contrôle étatique aussi bien qu’une publication des finances des partis, le problème de l’origine du financement des formations politiques se pose à chaque échéance électorale. Par ailleurs, il est à signaler qu’au moment de la mise sous presse, une conférence de presse se tenait au QG du FLN, sur la liste finale de ses candidats à travers les 48 wilayas, apprend-on de source interne au vieux parti.