Il s’agit de réécrire la réglementation actuelle afin de l’étendre à des produits financiers et bancaires autres que ce que propose le modèle conventionnel.
Le projet de crĂ©er des fenĂŞtres dĂ©diĂ©es Ă la finance islamique au niveau des banques est en suspens. La Banque d’AlgĂ©rie n’a toujours pas publiĂ© le fameux règlement autorisant les banquiers de la place Ă investir dans des produits relevant de la finance islamique. PrĂ©vu Ă la rentrĂ©e, si l’on se rĂ©fère Ă l’agenda prĂ©sentĂ© par le gouverneur de la Banque centrale, le règlement en question peine Ă sortir des tiroirs du rĂ©gulateur pour des raisons en tout cas inexpliquĂ©es. Selon nos sources, le règlement attendu devrait dessiner les contours des fenĂŞtres islamiques dont il est question ainsi que les règles Ă observer pas les banques qui vont investir dans le domaine. En un mot, il s’agit de réécrire la rĂ©glementation actuelle afin de l’étendre, techniquement, sur des produits financiers et bancaires autres que ce que propose le modèle conventionnel. Ă€ l’heure oĂą la situation financière du pays rappelait Ă tous l’urgence de capter les ressources non bancarisĂ©es, le dĂ©veloppement de la finance islamique a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme un des leviers de la politique d’inclusion financière pour laquelle plaidait le gouvernement. Cependant, l’étape rĂ©glementaire n’a pas Ă©tĂ© franchie ; l’ExĂ©cutif ne se fixant plus d’objectifs en matière de bancarisation de l’argent de l’informel, hormis quelques dĂ©clarations sporadiques, tantĂ´t du ministre des Finances, tantĂ´t du gouverneur de la Banque d’AlgĂ©rie. Selon nos informations, cette institution se montrerait très rĂ©ticente Ă l’idĂ©e de donner un coup de pouce rĂ©glementaire Ă la finance islamique pour des raisons invoquant une Ă©ventuelle confrontation des deux modèles ; la finance islamique et le modèle conventionnel. Le règlement que devait publier le gendarme de la place bancaire devait justement placer l’étanchĂ©itĂ© entre les deux activitĂ©s, conventionnelle et islamique, notamment en ce qui concerne les ressources financières. Le règlement de la Banque centrale devrait s’intĂ©resser aussi au traitement des rĂ©serves obligatoires qui, d’ordinaire, produisent des intĂ©rĂŞts que d’une allocation Ă©ventuelle d’une part des fonds propres pour assurer cette Ă©tanchĂ©itĂ©. D’autres aspects, non moins importants pour l’encadrement rĂ©glementaire de la finance islamique, liĂ© au refinancement et au marchĂ© monĂ©taire, devraient ĂŞtre pris en charge Ă©galement par le texte de la Banque d’AlgĂ©rie, toujours en attente de publication. Le gouvernement serait moins investi qu’en 2016 et 2017 dans les actions d’inclusion financière et de bancarisation de l’argent de l’informel. La planche Ă billets semble offrir du rĂ©pit Ă une trĂ©sorerie publique qui, en octobre dernier, Ă©tait carrĂ©ment au bord de la faillite. Depuis SĂ©tif, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a fait rĂ©cemment la promotion des produits de la finance alternative, appelant les banques Ă ĂŞtre “plus attractives pour renforcer la disponibilitĂ© des liquiditĂ©s pour l’économie nationale”. Le ministre ne semble pas ignorer, pourtant, que ces mĂŞmes banques Ă©taient toujours en attente du fameux sĂ©same de l’autoritĂ© monĂ©taire.
Ali Titouche