Le mécontentement pèse du poids des postulants à la place de tête de liste. Comme est le cas notamment de la capitale où, fort de son statut de président de l’APN, Ziari n’admet pas qu’un autre candidat que lui puisse conduire la liste du parti. La proportionnelle lui permettrait d’être en effet élu député d’Alger et, en tant que tel, reconduit au perchoir de l’Assemblée.
En conclave au «Mouflon d’Or», à Ben Aknoun, depuis deux jours, avec un important cordon de sécurité autour, les chefs du FLN n’arrivent pas à maîtriser les listes de candidats aux législatives. Plusieurs ministres et « poids lourds» du parti veulent être désignés «têtes de liste» à Alger, à commencer par Abdelaziz Ziari, président d’une APN, en fin de mission.
Celui-ci estime que son statut de président sortant de l’Assemblée populaire nationale, il est tout désigné pour être nommé «tête de liste», à Alger. Par une tradition ancrée dans les pratiques parlementaires, le candidat «tête de liste» d’Alger, en cas de plébiscite, est conduit à occuper la présidence de l’Assemblée, si son parti est majoritaire, comme c’est le cas pour le FLN.
Belkhadem avait souhaité, pour plus de crédibilité et pour tenir ses promesses face à la base militante, que les caciques du parti ne se présentent pas aux législatives, ou du moins qu’ils se présentent dans les wilayas éloignées de la capitale, afin de donner une image de rajeunissement au parti. Toutefois, une «résistance active» a été faite au souhait de Belkhadem, et pratiquement toutes les «têtes d’affiche» ont leur place sur les listes des candidatures pré-élaborées par le FLN.
Le 9 mars dernier, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, faisait part de sa volonté d’«injecter du sang neuf à un parti vieillissant ». Il avait annoncé que son parti avait reçu 3 409 candidatures des différentes mouhafadate du territoire national et de la communauté nationale à l’étranger pour les élections législatives du 10 mai et que le parti du FLN compte 702 candidates (20,5 %) et 744 candidats âgés de moins de 40 ans (21,8 %).
Il a ajouté que 2 094 candidats étaient titulaires de diplômes universitaires, soit 61,4 %, et affirmé que le parti du FLN avait adopté de manière réfléchie et irréversible la politique de rajeunissement. Mais c’était sans compter avec la vieille garde du FLN, qui estime que c’est elle qui peut renflouer le parti et le maintenir à flots dans une joute électorale qui s’annonce plus serrée que de mesure. Elle avait, aussi, promis de «faire retourner la table sur Belkhadem», s’il s’avisait de passer outre leurs recommandations et de se passer de leurs services.
Fayçal Oukaci