Finale de la 29E can de football,Nigeria1-Burkina Faso 0,Les Super Eagles, 19 ans après

Finale de la 29E can de football,Nigeria1-Burkina Faso 0,Les Super Eagles, 19 ans après

19 ans après son sacre à Tunis, Keshi prend la sélection de son pays et offre un troisième sacre aux Super Eagles. Sunday (jour de Soleil) Mba, porteur du numéro…19, et auteur du but, hier, en finale de la 29e édition de la CAN face au Burkina- Faso, venait à peine de franchir le portail de l’école (il a vu le jour le 28 novembre 1988). Et ce n’est pas une (nouvelle) histoire de grigri.

Le début de match a vu les deux équipes opter pour la prudence. Les Burkinabés ont procédé par de longues balles en direction de Bancé, tandis que les Nigérians ont opté pour un jeu moins direct, plus léché. Leur catalyseur Obi Mikel occupé les espaces, et Victor Moses, un moment incertain pour cette finale, était là pour percuter. Sur les deux premières permutations, le joueur de Chelsea n’a pas trouvé l’homme pour faire la décision. Emenike, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’était pas là (forfait pour une blessure à la cuisse). Son remplaçant, Ikechukwu, qui avait brillé lors du premier tour mais a peu joué par la suite, se cherchait. Pitroipa, aussi, avait besoin d’espaces pour percer l’arrière-garde des Super Eagles. Au bout du premier quart d’heure, les deux formations, qui s’observaient, commençaient à prendre des risques. Le collectif, c’est bien, mais l’individuel a également ses bonnes vertus. Ses secrets. A ce jeu, le Nigeria semblait mieux armé. La vitesse de Moses, sur le couloir, déroutait le revenant Mohamed Koffi mais le portier des Etalons, Daouda Diakité, veillait au grain. Ceux qui avaient pronostiqué un naufrage en règle du petit poucet d’Ouagadougou ont fini par changer d’avis. Le Burkina-Faso est mieux qu’un faire-valoir. La demi-heure s’est passée et les certitudes se sont effritées. La confiance des hommes de Put se renforce. Le marseillais Kabore assume bien son rôle, presque le même assuré par le Nigérian Mikel Obi. Vexé par le manque d’initiatives, le public lance des «holà» et c’est le referee Haimoudi qui donna la première réponse à ces exultations. Rouamba, auteur d’une obstruction sur Moses, écope du premier carton de la finale (33’). Quatre minutes plus tard, c’est Onazi qui reçoit sa biscotte des mains de l’enfant de Relizane. Suffisant pour réveiller les démons. Parmi les plus jeunes, un certain Sunday Mba, un des bijoux que Keshi a ramené avec lui du terroir. Le jeune milieu offensif d’Enyimba a percé le rideau burkinabé parvenant à ouvrir le score d’un geste aussi instantané que spectaculaire (40’). Le FNB Stadium, tout en blanc et vert, s’embrase, le favori est bien parti pour accrocher sa troisième étoile.

Sunday Mba, ce «soleil du jour»

Au retour des vestiaires, les Super Aigles semblaient plus affamés que jamais. Moses, encore lui, s’appuie sur Ideye qui pivote et bombarde l’angle fermé des bois de Diakité, le cuir effleure la ligne de but (48’). Les Etalons avaient du répondant. Mais leurs attaques, soutenues par la grande assistance du FNB Stadium, avaient du mal à finir sur un pied adroit ou une tête heureuse en mesure de surprendre Enyeama. Le gardien des Super Eagles pouvait même compter sur les dieux du stade qui empêchaient Aristide Bancé de claquer les ballons transmis tantôt par Rouamba, souvent par Kabore. Un zeste d’inexpérience, de la chance laissée peut-être à Nelspruit privaient les joueurs du technicien belge d’une égalisation pour le moins méritée. Les poulains de Keshi géraient, en tout cas, mieux leurs moyens physiques et psychologiques en dépit d’un nouveau coup dur (blessure de leur défenseur Echiejile) et les cartons reçus par Omeruo, Mikel, Onazi et Oshaniwa (celui-là qui avait remplacé Elderson Echiejile trois minutes auparavant). Les «Verts» se procuraient des occasions mais leurs attaquants se montraient incapables de mettre la balle du KO. Les fans des Super Eagles enrageaient mais Haïmoudi était encore là pour les libérer en donnant, après quatre minutes de temps additionnel, le coup de sifflet de cette finale inédite mais qui a finalement consacré un habitué.

M. B.

Fiche technique

Johannesburg, FNB Stadium, temps frais, bon éclairage, pelouse bonne, affluence nombreuse, arbitrage de M. Haïmoudi (Algérie) assisté de MM. Achik (Maroc) et Jean-Claude Birumushahu (Burundi). 4e arbitre : Seechum Rajindraparsad (îles Maurice). Commissaire au match : Saïd Belkhayat (Maroc)

But : Mba (40’) NGR

Avertissements : Rouamba (33’) BF, Onazi (37’), Omeruo (57’), Obi Mikel (58’), Oshaniwa (70’), Ideye (90’+2’) NGR

Nigeria : Enyeama, Ambrose, Echiejile (Oshaniwa, 66’), Oboabona, Omeruo, Moses, Mba (Yobo, 89’), Mikel, Ideye Onazi, Ikechukwu (Musa, 53’).

Entr. : Stephen Keshi.

Burkina Faso : Daouda Diakité, Mohamed Koffi, Bakary Koné, Paul Keba Koulibaly (Dagano, 84’), Mady Panandeteguiri, Djakaridja Koné (Traoré Abdoul Razack, 90’), Florent Rouamba (Wilfried Sanou, 65’), Charles Kabore, Prejuce Nacoulma, Aristide Bancé, Jonathan Pitroipa.

Entr. : Paul Put.