Fin surréaliste de la demi-finale Ghana-Guinée équatoriale, Scandale à la CAN !

Fin surréaliste de la demi-finale Ghana-Guinée équatoriale, Scandale à la CAN !

B9G8fMrIcAAMWzO.jpgIncroyable ! Du jamais vu dans un stade de football durant ces 30 dernières années. Le quatrième arbitre de cette renversante demi-finale de la CAN-2015, entre l’équipe du pays hôte, la Guinée Equatoriale et les ‘Black stars’ du Ghana, l’Algérien Mehdi Abid Charef, aura été très actif durant les 30 minutes d’arrêt de la rencontre.

Une fois, discutant la main droite sur les lèvres avec l’arbitre du match au rond central du terrain, le Gabonais Otogo-Castane Eric, une fois faire des «aller-retour», vers le banc de touche pour discuter avec les officiels de la Confédération africaine de Football (CAF).

L’autre Algérien ayant participé à la direction du jeu, est l’arbitre assistant Abdelhak Etchiali comme linesman avec l’Angolais Jerson Emiliano Dos Santos. Ces quatre arbitres auront vécu une soirée qu’ils ne sont pas près d’oublier. En fait, ce qui s’est passé durant cette chaude soirée du jeudi 5 février, à la 82ème minute, de la seconde demi-finale de l’édition 2015 de la Coupe d’Afrique des Nations, est tout simplement scandaleux, et dépasse tout ce qui pourrait être imaginé pour caricaturer une fin de match houleuse. On jouait alors la 82ème minute, le Ghana menait au score (3-0) et filait, allègrement, vers une finale amplement méritée.

C’est, pourtant, ce moment que les préposés à la sécurité du stade choisissent pour faire évacuer les supporters ghanéens, bombardés d’objets de toutes sortes par les supporters équato-guinéens. Les esprits s’échauffent, et les responsables de la sécurité, craignant une quasi agression des visiteurs, les font descendre de leur tribune et les parquent derrière les buts du gardien équato-guinéen. C’est la débandade, l’arbitre du match interrompt la partie. Au Nuevo Estadio de Malabo, c’est la confusion totale.

Sur le terrain, le trio arbitral est rejoint par le quatrième arbitre, l’Algérien Abid Charef. S’ensuit alors un long conciliabule avec le referee du match, alors que les joueurs des deux équipes se regroupent au milieu du terrain. Les deux coachs, l’Israélien Avram Grant (Ghana) et l’Argentin Esteban Becker (G. Equatoriale), eux aussi, ne comprennent pas ce qui se passe.

Et puis, une chose incroyable, un événement surréaliste surgit, par la voie des airs. Un hélicoptère apparaît et se dirige, tout droit, vers la tribune non couverte réservée aux supporters locaux. L’appareil fait quelques rotations au-dessus de la tribune, à seulement quelques mètres de la tête des supporters. Quelques minutes après être parti, il revient cette fois-ci avec des ordres stricts : faire évacuer, en descendant encore plus bas, la tribune.

En position stationnaire au dessus de la tribune, le vent provoqué par l’hélicoptère fait voler des sièges dans l’air, alors que la police tire des gaz lacrymogènes pour évacuer les supporters, massés à l’extérieur. Sur le terrain, aucune décision n’est prise pour arrêter, définitivement, la partie ou la faire reprendre. Juste que les officiels de la CAF consultent, à plusieurs reprises, le staff arbitral.

La partie sera interrompue en fait durant 30 bonnes minutes. C’est l’une des demi-finales les plus scandaleuses que la CAN ait jamais connue.

Déjà, à la pause, les esprits étaient passablement surchauffés avec des jets de bouteille et d’objets hétéroclites sur les supporters ghanéens, mais également les joueurs des deux camps, à la pause, lorsqu’ils rentraient aux vestiaires. Les camarades d’André Ayew ont regagné le terrain après la pause-citron sous escorte policière.

Mais, ce sont les équato-guinéens, rassemblés, à la dernière minute, par la fédération locale pour disputer cette CAN, qui sont le plus visés par les supporters. Quelques minutes après la reprise du match, la tension allait éclater en émeute dans les tribunes après le troisième but des ‘Blacks stars’, avec des jets de bouteilles sur le stade, contre les joueurs et les supporters ghanéens. La rencontre allait, dès lors se terminer dans la plus totale confusion.

82ème minute : l’arbitre, pour des questions de sécurité arrête la partie, des supporters ghanéens sont massés derrière les buts du gardien équato-guinéen, alors que commence une longue, très longue période de discussions entre l’arbitre de la rencontre et les officiels de la CAF. Trente minutes après, vers 22h, la rencontre reprend. Mais, il n’y avait plus personne dans les tribunes, et les joueurs ont pratiquement refusé de jouer les minutes restantes, faisant du «pousse ballon», dégoûtés de la tournure prise par cette rencontre.

En fait cette CAN aura été entachée, dés le début, d’incidents graves : des hôtels de bas de gamme pour les équipes nationales, transport défaillant, avec le scandale de l’acheminement de l’équipe congolaise du «sorcier blanc», Claude Leroy lors du match d’ouverture contre l’équipe du pays hôte (une heure dans les embouteillages avec 40°, à l’ombre, avant le début de la rencontre inaugurale du tournoi), des Tunisiens qui changent d’hôtels et qui se font éliminer en quarts devant les équato-guinéens, par la grâce d’une monumentale faute d’arbitrage, etc.

«Avec ce qui s’est passé avec les supporters, je suis vraiment triste», a expliqué le coach argentin de la Guinée Equatoriale, après cette étrange et houleuse fin de match. «Je n’avais jamais joué dans ce genre d’ambiance», renchérit de son côté l’attaquant Emilio Nsue, qui a déclaré «être désolé au nom de toute l’équipe».

Avram Grant, le sélectionneur du Ghana, a affirmé, quant à lui, qu’il «était préoccupé par la sécurité de ses joueurs, sans savoir réellement ce qui se passait». «C’est incroyable, c’est décevant surtout. Ce tournoi se passait bien. Les joueurs de la Guinée méritaient des applaudissements. Je suis très déçu, aussi, pour nos supporteurs. Je suis très amer», a déclaré A. Ayew, auteur du troisième but du Ghana.

Kwesi Nyantakyi, président de la Fédération ghanéenne de football et dirigeant de la CAF, estime qu’il est «dommage que ce nuage sombre éclipse notre succès, et nous avons, vraiment, besoin de voir la Confédération africaine de football (CAF) agir avec fermeté».

Auteurs d’une belle prestation, ‘les Blacks stars’ vont affronter les ‘Eléphants de Côte d’Ivoire’ en finale de cette édition, à mettre, d’ores et déjà aux oubliettes de l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations.