Les grévistes ont décidé de suspendre le mouvement de protestation et de rejoindre la table des négociations
Après quatre jours de grève, personnel navigant et responsables de la Compagnie sont revenus à de meilleurs sentiments et ont décidé de rejoindre la table des négociations pour régler le différend.
Tout est bien qui finit bien. Après quatre jours de grève, la raison et le bon sens ont fini par triompher, puisque sur intervention du gouvernement et de la Centrale syndicale, le personnel navigant de la Compagnie Air Algérie a décidé de suspendre le mouvement de protestation et de rejoindre la table des négociations pour mettre définitivement un terme au conflit et au calvaire des milliers de voyageurs retenus depuis lundi dans les aéroports d’Algérie et de France.
Certains avaient été obligés de passer plusieurs nuits à l’aéroport avant de pouvoir embarquer; d’autres avaient fait le pied de grue devant les guichets, guettant des heures durant, l’instant libérateur pour partir. Excédés, quelques-uns avaient préféré, carrément, rentrer chez eux, plutôt que de continuer à attendre le départ d’un avion qui ne risquait pas de décoller de sitôt.
Le gouvernement a décidé de prendre les choses en main en appelant, jeudi matin, à «l’ouverture d’un dialogue avec les travailleurs dans le cadre du strict respect de la loi», estimant qu’«il n’y a pas lieu de prendre l’Etat et les citoyens comme otages».
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a déclaré, jeudi à Alger, que le gouvernement avait donné des instructions pour l’affrètement d’un plus grand nombre d’avions «afin de faire face aux perturbations résultant de la grève du personnel navigant commercial (PNC) à Air Algérie.
La compagnie assure, cependant, que la situation chaotique, qui règne depuis lundi dans les aéroports nationaux et à l’étranger du fait de cette grève, devrait se normaliser progressivement à partir de jeudi. La compagnie nationale aérienne, dit avoir pris des dispositions particulières pour gérer cette crise. L’une des solutions immédiates est l’affrètement, depuis mercredi, d’avions avec équipage complet «sans condition, avec acceptation de la levée des pénalités tarifaires».
De son côté, la Centrale syndicale n’est pas restée inactive. Devant l’impasse des négociations et pour faire bouger les choses, le secrétaire de l’Ugta Abdelmadjid Sidi Saïd a apporté sa caution en promettant d’examiner personnellement le dossier.
Dans leurs revendications, les grévistes réclament la promulgation d’un statut particulier applicable à l’ensemble du personnel navigant, des augmentations de salaires de plus de 100% et l’annulation des procédures pénales ou de licenciement, engagées contre une quarantaine de leurs camarades.
L’annonce de la levée des sanctions et la réintégration à leurs postes, des «meneurs», sont considérées comme un premier pas en attendant le dénouement total de la crise. «Nous avons reçu des garanties pour que les négociations avec la direction d’Air Algérie se fassent à partir de la plate-forme de revendications qui a été établie par le collectif», a déclaré jeudi au quotidien El Watan le représentant des grévistes, Yacine Hammamouche.
Selon ce dernier, le président-directeur général de la compagnie nationale aérienne avait fait savoir qu’il refusait tout dialogue avec lui et les grévistes.
De son côté, le ministre des Transports a fini par sortir de son mutisme.
Amar Tou a appelé à «un accord honnête qui prenne en compte les possibilités financières de l’entreprise».
C’est demain que reprendront les négociations sur le statut du personnel navigant que les travailleurs attendent avec impatience et sur toutes les questions sensibles encore en suspens.
Selon la grille des salaires en vigueur, un steward perçoit 80.000 DA/mois environ (50.000 DA plus 200 euros en devises).
Dans une déclaration qu’il a faite à la radio hier, un des professionnels a déclaré qu’il ne toucherait que 17.000 DA! Pourquoi cette tentative de cacher la vérité?
En exigeant une hausse de plus de 100%, les stewards voudraient qu’ils soient rétribués à hauteur de 160.000 DA/mois. Est-ce raisonnable lorsque l’on sait que le salaire d’un enseignant chercheur tourne autour de 100.000 DA?