Fin du 1er round des pourparlers entre le Maroc et la rasd

Fin du 1er round des pourparlers entre le Maroc et la rasd

Ce rendez-vous a été marqué «par une atmosphère de franchise, d’engagement sérieux et de respect mutuel…» selon l’émissaire onusien qui a annoncé une seconde table ronde pour le mois de mars 2019.

Doucement, mais sûrement. C’est la méthode qu’a adoptée l’envoyé spécial de l’ONU pour sortir le conflit du Sahara occidental de l’impasse. Calmer le jeu et ne pas rentrer dans le vif du sujet pour éviter que l’une ou l’autre des parties ne se recroqueville sur elle-même. Il s’agissait de briser la glace d’abord. Ce que semble avoir apparemment réussi Horst Köhler puisque le Maroc et le Front Polisario, les deux parties au conflit, ainsi que l’Algérie et la Mauritanie qui y participent en tant que pays observateurs, ont donné leur accord pour une seconde table ronde. Elle pourrait se tenir en mars 2019. Le 1er round des pourparlers, qui porte l’empreinte du successeur de Christopher Ross, a pris fin jeudi. Il a été sanctionné par un communiqué. Présenté par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies il a fait constater que: «Cette réunion (qui a pris fin le 6 décembre, Ndlr) a permis de dresser le bilan de l’évolution de la situation, d’aborder des questions régionales et de discuter des prochaines étapes du processus politique concernant le Sahara occidental.» Dans quel climat s’est-elle déroulée? «Elle a été marquée par une atmosphère de franchise, d’engagement sérieux et de respect mutuel, et une profonde conviction quant à la primauté de coopération comme meilleur moyen de relever les nombreux défis auxquels la région est confrontée», a indiqué Horst Köhler visiblement satisfait de ce premier contact entre le Maroc et le Front Polisario depuis 2012. «Le principe d’une autre réunion ou d’une deuxième table ronde, à laquelle invitera l’envoyé personnel en mars 2019, a été retenu», a ajouté l’ancien président allemand qui a souligné qu’une «solution pacifique à ce conflit est possible», lors de ce point de presse. «D’après nos discussions, il est clair pour moi que personne ne gagne à maintenir le statu quo», a-t-il fait remarquer. Un point appuyé par le ministre algérien des Affaires étrangères. «M. Messahel a assuré Kohler de l’engagement de l’Algérie, en sa qualité de pays voisin, à contribuer au bon déroulement de la table-ronde de Genève pour relancer le processus de négociations entre les deux parties aux conflits, le royaume du Maroc et le Front Polisario», avait indiqué une source proche de la délégation algérienne, à l’issue de l’entretien du patron de la diplomatie algérienne avec l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental. «L’Algérie, en sa qualité de pays voisin, a toujours exprimé un soutien sans faille aux efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, Horst Kohler, par la voix même du président de la République, Abdelaziz Bouteflika…», a souligné Abdelkader Messahel. Dans quel état d’esprit se trouvent les Sahraouis après ces «retrouvailles» avec leurs vis-à-vis marocains? «Nous sommes venus avec un esprit constructif. Ce qui est demandé au Maroc, c’est de dépasser cette situation et de travailler avec nous dans le cadre des efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, et des résolutions du Conseil de sécurité pour une solution juste dans l’attente de la création d’un climat favorable pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties», a déclaré le chef de la délégation sahraouie Khatri Eddouh. Le fait que le Maroc et le Front Polisario aient décidé de se retrouver à nouveau, fait renaître l’espoir d’une solution pacifique à un conflit qui les oppose depuis plus de quarante ans. Son issue doit passer par l’organisation d’un référendum qui puisse garantir au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. Le Maroc qui s’y oppose farouchement fléchira-t-il sa position? Rien ne l’indique pour le moment. Horst Köhler qui s’attelle pour l’instant à déminer un terrain miné a peut-être plus d’un tour dans son sac pour y apporter une réponse. Cela relèverait d’un tour de force qu’aucun de ses prédécesseurs n’aura réalisé. L’espoir reste permis.

Invitée comme pays observateur à Genève

L’Algérie appuie la légalité internationale

Le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel qui se trouve, à Genève, pour représenter l’Algérie, invitée par l’envoyé personnel du SG de l’Onu, Horst Köhler, à prendre part à la table ronde sur le Sahara occidental, en tant que pays voisin et observateur, a tenu à exprimer les remerciements, de l’Algérie à l’émissaire onusien dont les efforts «ont permis la tenue de cette réunion de Genève qui crée une dynamique nouvelle dans le processus de règlement de la question du Sahara occidental». Il a, à cette occasion, rappelé que l’Algérie, en sa qualité de pays voisin, a toujours affiché un soutien sans faille aux efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel, par la voix même du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, Lors de cet entretien, Abdelkader Messahel a exprimé l’engagement de l’Algérie et assuré de sa disponibilité à contribuer au bon déroulement de la table ronde de Genève pour relancer le processus de négociations entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario. A préciser qu’en marge de sa participation à la table ronde sur le Sahara occidental, le MAE algérien a eu, dans la matinée, des entretiens avec le président du Forum économique mondial, Borge Brende, et le fondateur du forum, Klaus Schwab.