Déclaration de Syrte : La stabilité, socle de tout processus de développement
La déclaration sanctionnant les travaux du deuxième sommet arabo-africain a mis en avant l’importance de la paix et de la stabilité en tant que socles de tout processus de développement dans les deux régions.
La déclaration a également souligné la détermination des deux parties à « coopérer dans tous les domaines y compris en matière de règlement des conflits pouvant directement influer sur ce processus et à poursuivre la coopération avec les autres parties internationales ».
Le sommet a mis l’accent sur la nécessité « de conjuguer les efforts arabo-africains en vue d’une réforme globale et substantielle de l’Organisation des Nations unies pour que cette dernière réponde aux aspirations des peuples arabes et africains ».
La déclaration a condamné le terrorisme sous toutes ses formes qualifiant « les crimes commis par les groupes terroristes de grave violation des droits de l’homme et une menace pour la paix nationale des pays et leur stabilité ».
Concernant la cause palestinienne, la déclaration de Syrte a réaffirmé « le plein soutien » à la lutte du peuple palestinien contre l’occupant israélien.
S’agissant de la situation au Soudan, les participants ont souligné « l’impératif respect de la souveraineté du Soudan et de son intégrité territoriale » appelant à soutenir « les efforts tendant à consacrer paix et stabilité dans ce pays ».
Le sommet a salué les efforts de la commission ministérielle arabo-africaine chargée du règlement de la crise au Darfour tout en « reconnaissant l’importance de l’action de l’organe de mise en oeuvre de haut niveau de l’UA concernant cette province ». Par ailleurs, les dirigeants arabes et africains ont exprimé leurs « préoccupations » quant aux actes de violence en Somalie et « les actes terroristes touchant les civils » saluant le rôle de la mission de l’UA en Somalie.
Par ailleurs, la déclaration souligne le souci des deux groupes arabe et africain de « consolider leurs relations et d’édifier un partenariat stratégique visant à consacrer le développement, la paix et la stabilité ».
Rattraper le temps perdu
Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé hier, depuis Syrte, où se tenait le deuxième sommet afro-arabe a «institutionnaliser» ce sommet «avec une périodicité triennale et des rencontres régulières des ministres des Affaires étrangères et des Comités sectoriels pour traduire nos engagements sur le terrain de la réalité.»
37 années après le sommet arabe d’Alger qui s’était tenu en novembre 1973 et qui avait dès lors jeté les bases d’une coopération et d’un rapprochement entre les pays arabes et les pays africains à travers, notamment la mise en place d’institutions financières destinées à la promotion du développement économique et social de l’Afrique, Arabes et Africains se sont retrouvés de nouveau réunis hier dans la ville libyenne de Syrte, pour la seconde fois après le premier sommet abrité par la capitale égyptienne en 1977.
Ce sommet se doit de ce fait de rattraper le temps perdu et consolider davantage les liens entre les deux régions au regard des immenses possibilités qui existent, encore à l’état latent, et qui de par leur valorisation sont à même d’apporter des réponses concrètes aux aspirations et aux préoccupations des populations respectives. Cependant, a fait remarquer le Président de la République, «la première de nos préoccupations devrait concerner les questions de la paix, de la sécurité et de la stabilité.»
C’est un fait établi, qu’il ne peut y avoir de développement sans paix et sans stabilité. L’Algérie dans ce cadre en a fait l’amère et dramatique expérience.
La cause palestinienne et les conflits qui subsistent encore en Afrique doivent trouver, dans le cadre de la solidarité et de l’entente arabo-africaine, l’occasion d’une concertation politique régulière et plus étroite pour être abordés de manière solidaire dans les fora internationaux compétents a fait remarquer le Président de la République.
C’est dans cette optique et dans le souci de répondre à ce défi que se situe la proposition et l’appel du Président de la République pour justement sérier ces rencontres dans un agenda pour permettre de booster les relations entre les pays africains et arabes sur tous les plans et de pouvoir suivre pas à pas pour ainsi dire sur le terrain les engagements pris et de répondre aux défis qui se posent.
Tout, absolument tout, rapproche le Monde arabe et le Monde africain, autant le positionnement géographique que les liens séculaires d’ordre commercial, économique, culturel et civilisationnel, des liens d’autant plus renforcés par l’africanité de pas moins de 9 pays arabes.
Dans ce contexte, la dimension africaine de la politique algérienne a de tout temps était présente, et, l’Algérie, a relevé le Président de la République dans son intervention, s’est investie depuis son indépendance dans la promotion de liens économiques multiformes avec les deux ensembles, arabe et africain, qui constituent pour elle des aires naturelles d’appartenance, et a œuvré à travers ses politiques de développement de contribuer à l’intégration au sein des deux ensembles et à ériger des passerelles de coopération entre eux.
Sur le plan infrastructurel, la Transsaharienne traduit on ne peut mieux ce souci d’ouverture et d’intégration entre les deux ensembles, il y a lieu de noter aussi le grand projet de gazoduc, double d’une liaison par fibre optique entre Alger et Lagos, l’ancienne capitale du Nigeria. Sur le plan du développement humain, l’Algérie a formé dans ses universités et ses instituts plus de 40.000 cadres africains depuis l’indépendance.
Valoriser au mieux le patrimoine culturel des deux régions en tant que facteur de rapprochement et de compréhension entre les peuples des deux régions, ce à quoi a appelé le Président de la République en soulignant la grande importance que doit accorder le partenariat arabo-africain à la dimension culturelle et humaine.
A. M. A.